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Zone Euro: Gouvernance en progrès, croissance en panne...

Publié le 17/03/2013 18:17
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Zone euro : mieux parée pour résister aux chocs ....

En 2012, la gouvernance de la zone euro a été considérablement renforcée. Il y eut, tout d’abord l’annonce, par la BCE, du programme OMT de rachat de la dette des Etats. Vinrent ensuite la mise en route du projet d’union bancaire, l’amélioration de la coordination des politiques budgétaires et, enfin, l’adoption de la « règle d’or » et l’engagement des gouvernements à maîtriser les déficits à moyen terme.

Au cours de la semaine, le Parlement européen et le Conseil des ministres de l’UE ont avalisé le paquet législatif ou « Two-Pack » destiné à améliorer et renforcer la coordination et la surveillance des politiques budgétaires. Le dispositif introduit un calendrier budgétaire précis et des règles communes à tous les Etats membres de la zone euro. Chaque année, ceux-ci devront soumettre leur projet de budget pour l’exercice à venir à l’examen de la Commission, qui se prononcera sur chacun d’eux avant la fin novembre, c’est-à-dire avant leur adoption par les parlements nationaux. S’il en ressort un « manquement » au regard du Pacte de Stabilité et de Croissance (PSC), la Commission pourra demander un nouveau projet de budget. Si, par ailleurs, la Commission juge que les conditions financières d’un pays menacent la stabilité de la zone euro, elle pourra proposer au Conseil l’adoption par ledit pays de mesures de correction supplémentaires.

Malgré un large consensus sur la nécessité de l’assainissement budgétaire, les modalités et le calendrier de mise en œuvre des mesures de correction ont été récemment remis en question. Les délais d’ajustement demandés ont probablement été trop courts, en particulier dans les pays périphériques. Agissant sous la pression des marchés, les gouvernements et institutions de l’UE ont peut-être sur-réagi au risque de compromettre l’activité à court terme. Il semble que l’UE opte à présent pour une approche plus souple, privilégiant plutôt des objectifs structurels que des cibles nominales.

...mais la croissance n’est toujours pas au rendez-vous

L’engagement de la BCE à garantir l’irréversibilité de l’euro a redonné confiance aux marchés. Entre l’été dernier et la fin février 2013, les tensions ont diminué : les indices boursiers ont évolué à la hausse et les rendements des titres de la dette ont reflué. La confiance des chefs d’entreprises a cessé de s’effriter. Les indicateurs avancés sont en hausse depuis octobre 2012. La situation macro-économique a commencé à s’améliorer comme le montre la diminution des déséquilibres des comptes courants. Les investisseurs étrangers se tournent de nouveau vers les pays périphériques, signe d’un regain de confiance. Une tendance qu’illustre également la réduction de la position déficitaire Target 2 à l’égard de l’Eurosystème. Enfin, le Portugal et l’Irlande ont de nouveau accès au marché, preuve supplémentaire d’un retour de la confiance.

Un bémol cependant : l’évolution politique en Italie. Les réactions relativement modérées des marchés financiers à la situation de blocage politique engendrée par l’issue du dernier scrutin dans ce pays viennent toutefois confirmer l’idée que la zone euro est désormais mieux parée pour résister aux chocs.

Ne manque plus, dès lors, que la croissance. La zone euro renouera-t-elle avec celle-ci en 2013 ? Les données récentes ne sont pas très encourageantes. Au T4 2012, la récession s’est aggravée, et la production industrielle se contractait en janvier. Les résultats des enquêtes disponibles concernant le premier trimestre étaient mieux orientés, indiquant que le rythme de la contraction pourrait ralentir au cours du trimestre. On pourrait même avoir de bonnes surprises si la robustesse des indicateurs avancés allemands venait à être confirmée par les données réelles. L’économie allemande, tirée par les exportations, bénéficie en effet du redressement de l’activité au niveau mondial. Elle peut en outre compter sur des fondamentaux nationaux plutôt favorables comme la bonne santé du marché du travail, une croissance salariale correcte et la rentabilité des entreprises.

Le PIB allemand va augmenter en 2013, contrairement aux autres grandes économies alors que l’on attend, au mieux, une stabilisation de l’activité dans les autres grands pays de la zone euro. Dans les pays périphériques, en particulier en Espagne, le crédit se contracte toujours, freinant l’économie. L’Italie a beaucoup fait pour assainir sa situation budgétaire et s’attaquer à ses faiblesses structurelles. Mais l’instabilité politique actuelle risque de mettre un frein au processus de réforme et de peser sur le « spread », un variable clé dans le redressement de l’économie.

En résumé, même si la zone euro est mieux parée face aux chocs, le chemin qui la sépare d’un véritable redémarrage de l’activité, apte à créer des emplois et à faire reculer le chômage, est encore long. Les incertitudes entourant l’évolution de la situation politique en Italie et leurs conséquences pour l’ensemble de la région ajoutent un risque à court terme. Le redressement récent des indicateurs avancés pourrait dès lors marquer une pause et l’activité légèrement se contracter au premier trimestre 2013. Au-delà, un retour de la croissance en territoire positif reste possible, grâce à l’effet conjugué de la politique monétaire (réduction des spreads) et à un environnement extérieur plus favorable. Mais en moyenne sur l’année, le PIB baisserait de 0,5 %, renvoyant à 2014 la réapparition d’un chiffre positif.

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