On observe depuis peu un durcissement des conditions de crédit sur le marché obligataire. Le taux de rendement moyen sur les obligations souveraines mondiales (toutes maturités confondues) a augmenté de 27% en l’espace de trois mois. Ce phénomène n’est en rien préoccupant pour le moment puisque les conditions financières demeurent toujours très souples et vont le rester encore pendant longtemps, y compris après la hausse attendu des taux de la Fed en décembre prochain. Le risque de krach obligataire est, pour l’instant, extrêmement bas. La situation est sous contrôle du fait des interventions régulières des banques centrales sur les marchés financiers. Les banques centrales mondiales (BCE, Fed, BoJ, BoE) sont devenues des acteurs majeurs des marchés. Dans certains cas, elles détiennent une part impressionnante du marché obligataire souverain domestique. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela veut dire que les actifs qui sont rachetés par les banques centrales sont plutôt « sûrs » (par exemple les obligations d’entreprises non financières en zone euro). Les banques centrales ne vont jamais commettre hara-kiri. Elles n’accepteront jamais des pertes importantes qui pourraient se répercuter sur le contribuable. Par conséquent, elles vont être incitées à soutenir l’évolution haussière du prix des actifs financiers au-delà de 2020, en laissant les taux d’intérêt à des points bas et en rachetant plus d’actifs sur le marché.
Les derniers faits marquants :
Le principal fait marquant de la séance de la veille a concerné le marché pétrolier. Les premiers signes indiquent que l’accord concernant une baisse de la production a finalement assez peu de chances d’aboutir à moyen terme au regard des choix stratégiques de certains acteurs clés, comme l’Iran. Le pays vient de confirmer qu’il a atteint une capacité d’exportation de 4 millions de barils par jour mais a également déclaré souhaiter encore accentuer sa production pour regagner des parts de marché.
Les PMI européens n’ont pas eu d’incidence sur l’évolution des bourses, étant conformes aux attentes. L’activité manufacturière en zone euro a notamment connu une accélération en septembre, sous l’effet d’une hausse de la demande, ce qui a porté l’indice à 52,6 versus 51,7 en août.
Sur le marché des changes, la paire GBPUSD a chuté à 1,2847, son plus bas niveau depuis juillet dernier, après que le Premier ministre T. May ait confirmé que la procédure de Brexit serait enclenchée en mars. Le principal point d’interrogation pour les investisseurs concerne surtout le maintien ou pas du passeport européen pour La City. C’est finalement l’enjeu majeur de la sortie du Royaume-Uni de l’UE.
A suivre aujourd'hui :
Ouverture du Dax aujourd’hui après un jour férié. En toile de fond, les perturbations concernant le secteur bancaire, en particulier outre-Rhin, continueront de focaliser l’attention des investisseurs. Il convient de garder du recul par rapport à cette situation et surtout d’être sélectif dans ses choix d’investissement et de ne pas faire d’amalgame. Le problème des créances douteuses en Italie, par exemple, ne doit pas faire oublier la bonne résilience des banques françaises dans un contexte difficile marqué par les taux bas et une réglementation de plus en plus contraignante.
Du point de vue des indicateurs macroéconomiques, le focus se portera sur les prix à la production en zone euro et éventuellement le discours de Lacker à 14h05, heure française. La principale statistique de la semaine concerne l’emploi américain vendredi (taux de chômage stable à 4,9% selon le consensus et 169 000 créations d’emplois en septembre à attendre).