Le taux d'emprunt à 10 ans de la France a atteint un nouveau plus bas historique vendredi, dans un mouvement généralisé de baisse des taux suscité par un discours accommodant de la Banque centrale européenne.
Peu avant 14H30 (13H30 GMT), le taux à 10 ans de la France s'est établi à 1,110% sur le marché obligataire secondaire, où s'échange la dette déjà émise, effaçant le précédent record de 1,112% atteint le 15 octobre. Jeudi, il avait terminé à 1,141%. Vers 14H55, il évoluait à 1,117%.
De son côté, le taux de l'Allemagne reculait à 0,776% contre 0,799% la veille.
La baisse des taux reflète "une anticipation d'une croissance faible et d'une inflation basse", souligne Frédérik Ducrozet, un économiste de Crédit Agricole-CIB.
Cela dénote aussi les attentes d'"une action de la BCE", poursuit-il, après un discours jugé accommodant du président de l'institution monétaire dans la matinée.
La BCE est prête à étendre ses rachats d'actifs si nécessaire et "sans délai indu", a déclaré vendredi son président Mario Draghi.
"Nous sommes prêt à recalibrer l'ampleur, le rythme et la composition de nos achats (d'actifs) si nécessaire" et ce "sans délai indu", a-t-il affirmé lors d'un congrès bancaire à Francfort.
M. Draghi envoie le signal que "tout est possible" et suggère l'idée qu'un +quantitative easing+ (programme de rachat de dettes souveraines, ndlr) n'est pas à exclure, analyse M. Ducrozet.
Dans ce contexte, les pays du Sud de l'Europe étaient les premiers à bénéficier de telles annonces.
Le taux à 10 ans de l'Italie s'inscrivait à 2,234% après avoir signé un record en séance à 2,231%. Jeudi, il avait terminé à 2,305%.
Celui de l'Espagne reculait à 2,032% contre 2,100% la veille, tandis que le taux à 10 ans de l'Irlande évoluait à 1,493% après avoir signé un record en séance à 1,492%. Jeudi, il avait fini à 1,542%.