LONDRES (Reuters) - L'ancien Premier ministre britannique Boris Johnson, contraint début juillet à la démission après une série de scandales, est rentré samedi en Grande-Bretagne avec l'ambition de briguer la succession de Liz Truss.
Les prétendants au poste de Liz Truss, qui a annoncé jeudi sa démission après un mandat éclair de 44 jours, s'efforcent d'obtenir les cent parrainages et plus de députés conservateurs nécessaires à leur candidature avant la date butoir de lundi, 13h00 GMT.
Boris Johnson, qui était en vacances dans les Caraïbes, n'a pas officiellement fait de commentaire sur une possible candidature. Il a néanmoins le soutien d'un certain nombre de conservateurs.
Selon un journaliste du Sunday Times, l'ancien Premier ministre a obtenu ses 100 parrainages et peut donc se lancer dans la course. Pour la BBC et Sky News, Boris Johnson a désormais plus de 100 parrainages.
Le ministre du Commerce, James Duddridge, avait déjà indiqué vendredi que Boris Johnson lui avait dit qu'il était "partant".
Boris Johnson est arrivé samedi dans la matinée à l'aéroport de Gatwick.
Selon Sky News, il a été hué par des passagers après avoir embarqué dans un avion à destination de la Grande-Bretagne.
Boris Johnson ne fait pas l'unanimité non plus chez les conservateurs. Si certains voient en lui une machine à remporter des voix, capable à nouveau de séduire, d'autres considèrent en revanche qu'il est un personnage "toxique".
Vendredi, au lendemain de la démission de Liz Truss, Boris Johnson et l'ancien ministre des Finances Rishi Sunak étaient donnés favoris à sa succession au poste de Premier ministre par les bookmakers.
Selon la presse, Rishi Sunak a été vendredi le premier candidat à la présidence du Parti conservateur à réunir les 100 parrainages nécessaires.
Le Sunday Times fait état d'une rencontre à venir entre Boris Johnson et Rishi Sunak, peut-être samedi soir.
L'ancienne ministre de la Défense Penny Mordaunt, plutôt populaire chez les Tories, a fait acte de candidature vendredi mais selon un décompte de Reuters samedi, elle ne disposerait pour l'heure que de 22 parrainages.
Le scrutin interne sera clos le 28 octobre et le nom du nouveau chef du gouvernement sera annoncé le même jour.
Ce sera le cinquième Premier ministre que les Britanniques auront connu en six ans.
L'enjeu est vital pour les Tories, qui sont promis à la déroute par les sondages pour les élections législatives de 2024.
(Reportage Andrew MacAskill et Muvija M, version française Matthieu Protard et Sophie Louet)