La Bourse de Paris a terminé en forte baisse lundi, le CAC 40 perdant 3,04%, au terme d'une séance marquée par des prises de bénéfices et un faible volume d'activité.
L'indice vedette a lâché 98,02 points à 3.123,25 points, dans un volume d'échanges réduit de 2,662 milliards d'euros.
Le marché parisien prolonge la tendance observée la semaine dernière (-3,15%) malgré la hausse de 0,85% vendredi.
Londres a perdu 2,57%, Francfort 3,02% et l'Eurostoxx 50 3,10%.
"Depuis le 1er juin, le marché baisse à nouveau. Le CAC 40 devait souffler. C'est normal et logique", explique Jean-Bernard Parenti, gérant chez SwissLife Gestion Privée.
Le CAC 40 accuse en effet une baisse de 7,58% depuis le 1er juin (3.379,49 points), ce qui a mis un terme à une hausse spectaculaire de deux mois entamée début mars.
Après avoir ouvert à l'équilibre, le marché parisien a rapidement basculé dans le rouge, creusant ses pertes dans le sillage de Wall Street et ignorant la publication du principal indicateur du jour.
L'indice Ifo en Allemagne est pourtant ressorti en hausse et meilleur que prévu, atteignant 85,9 points en juin, ce qui constitue sa troisième hausse d'affilée.
"Les investisseurs prennent des bénéfices dans des secteurs qui avaient bien progressé, comme l'automobile et les minières", note le gérant.
Le secteur automobile a été malmené, après que l'agence de notation financière Standard and Poor's a relégué Renault (-7,86% à 24,90 euros) dans la catégorie des valeurs spéculatives, en abaissant la note de son endettement à long terme de "BBB-" à "BB".
Dans la foulée, Peugeot a perdu 4,60% à 19,29 euros et Michelin 3,95% à 39,10 euros.
ArcelorMittal a lâché 6,88% à 22,52 euros, alors qu'une fusion géante se prépare dans le secteur minier, entre le groupe suisse Xstrata et son rival Anglo American.
Les valeurs du secteur pétrolier pâtissaient de l'ouverture en forte baisse des prix du pétrole à New York, où le baril de référence évoluait sous les 68 dollars, à l'image de Total (-3,32% à 37,88 euros) et Vallourec (-1,90% à 84,96 euros).
Alcatel-Lucent a chuté (-8,57% à 1,77 euro) après un abaissement de recommandation sur son titre à "sous-performer", contre "neutre" auparavant, par les analystes de Bank of America-Merrill Lynch.
Seulement deux valeurs du CAC 40 ont terminé en hausse, Carrefour (+1,29% à 29,82 euros) et Pernod Ricard (+0,06% à 43,52 euros).
Le premier a bénéficié d'un relèvement de recommandation sur son titre, à "neutre", contre "sous-performer" auparavant, par les analystes de Bank of America-Merrill Lynch. En outre, le groupe industriel et financier israélien Koor va acquérir pour 630 millions d'euros d'actions du groupe de distribution.
Les investisseurs ont fait preuve de fébrilité lundi, se préparant à une semaine chargée en terme d'indicateurs, notamment sur l'immobilier américain mardi avant les conclusions de la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi.
"Pas mal d'analyses techniques (se fondant sur l'évolution graphique des indices, ndlr) voyaient une correction du marché", rappelle le gérant.
Chez le courtier Aurel BGC, Alexandre Le Drogoff estime par exemple que "le CAC 40 n’a pas exprimé l’intégralité de son potentiel correctif" et que "la baisse devrait se poursuivre", anticipant un recul à 3115 points voire 3040 points.
Pour M. Parenti, "le CAC 40 peut descendre vers les 3.000 points", mais pas beaucoup plus, estimant qu'à ce niveau beaucoup de gérants repasseraient à l'achat et que les volumes d'échanges deviendraient plus étoffés.