La direction de la compagnie pétrolière publique Petrobras ne démissionnera pas, malgré le scandale qui la touche, parce qu'elle a la confiance de la présidente brésilienne Dilma Rousseff, a assuré mercredi la présidente de l'entreprise Graça Foster.
"Aujourd'hui je suis ici en tant que présidente de Petrobras, tant que je compte sur la confiance de la présidente et elle comprend que je dois rester", a affirmé la numéro un de la principale entreprise du Brésil, après avoir reconnu qu'elle avait parlé plusieurs fois avec Mme Rousseff d'une éventuelle démission.
"Nous sommes ici car nous croyons à ce projet", a-t-elle ajouté en soulignant qu'elle même et les autres directeurs devaient être "les premiers" à faire l'objet d'une enquête.
Petrobras a embauché des consultants indépendants pour enquêter sur les hauts fonctionnaires de la compagnie et de ses filiales pour "qu'ils fouillent dans les armoires, regardent tous les papiers, emportent leur ordinateur, leur i Phone et i Pad. c'est très bien, c'est une enquête indépendante, apolitique", a-t-elle estimé lors d'un petit déjeuner avec la presse au siège de la compagnie à Rio.
Mme Foster a assuré que le réseau de corruption découvert au sein de l'entreprise a obligé la compagnie a améliorer sa gouvernance.
"Nous faisons face à l'opération (policière) Lava Jato (lavage rapide) qui rendra l'entreprise bien meilleure qu'avant", a souligné Mme Foster.
Pour 2015, elle a admis que la compagnie contrôlée par l'Etat devra "ralentir certains de ses investissements" pour voir si elle arrive "à passer l'année 2015 sans captations" de fonds sur le marché. "Economie, économie, économie. Moins dépenser et faire plus", est le mot d'ordre, a-t-elle poursuivi.
Le scandale a éclaté en mars quand l'opération policière a arrêté un ancien directeur de la société qui a révélé un vaste réseau de corruption qui aurait blanchi près de 4 milliards de dollars en dix ans.
La semaine dernière, le procureur général du Brésil, Rodrigo Janot, évoquant le "scénario désastreux dans la gestion de la compagnie" qui emploie 80.000 personnes, avait recommandé le changement de toute la direction.
Le Parquet a lancé la semaine dernière les premières poursuites pour corruption, blanchiment et association de malfaiteurs contre 36 personnes, pour la plupart des entrepreneurs, qui surfacturaient des contrats à Petrobras pour reverser des pots-de-vin à certains de ses directeurs. Deux anciens directeurs de la compagnie font déjà l'objet d'une accusation formelle.
Des hommes politiques de trois partis, dont le PT au pouvoir depuis 12 ans, sont également impliqués dans le scandale, même si aucun d'entre eux n'a été encore inquiété.