🎁 💸 Cadeau gratuit ! Copiez sur votre watchlist le portefeuille de Warren Buffett qui a gagné +49.1% Copier Actions

Iran: la France pousuit son offensive économique mais "l'euphorie" est retombée

Publié le 02/02/2018 17:23
Mis à jour le 02/02/2018 17:31
Emmanuel Macron discute avec son homologue iranien Hassan Rohani, à New-York, lors d'une rencontre en marge d'une Assemblée générale de l'Onu, le 18 septembre 2017 (Photo LUDOVIC MARIN. AFP)
BNPP
-
EUHMF
-
CL
-

Emmanuel Macron discute avec son homologue iranien Hassan Rohani, à New-York, lors d'une rencontre en marge d'une Assemblée générale de l'Onu, le 18 septembre 2017 (Photo LUDOVIC MARIN. AFP)

La France poursuit son offensive économique et diplomatique pour accompagner ses entreprises en Iran, même si "l'euphorie" des investisseurs est retombée après l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche et la crainte de sanctions américaines.

Le directeur général de la banque publique d'investissement française Bpifrance, Nicolas Dufourcq, a dit cette semaine, quelques semaines avant une visite à Téhéran du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian, être en "discussions très avancées" avec les autorités iraniennes pour accompagner l'implantation d'investisseurs français en Iran.

L'Iran a tout pour séduire les entreprises françaises: "un pays à énorme potentiel", avec son marché intérieur de 80 millions de personnes, des réserves de pétrole et gaz parmi les plus importantes au monde et une industrie qui requiert d'énormes investissements, explique à l'AFP Ludovic Subran, chef économiste chez l'assureur-crédit Euler Hermes (PA:ELER).

Mais l'arrivée au pouvoir de Donald Trump il y a un an a renforcé la crainte de sanctions extra-territoriales des Etats-Unis. Il y avait eu ainsi le précédent de la banque française BNP Paribas (PA:BNPP) qui avait écopé d'une amende de 8,9 milliards de dollars en 2014 pour avoir enfreint les lois américaines contre l'Iran et d'autres pays.

"Le contexte a beaucoup changé par rapport à l'euphorie de 2015 et 2016, au moment de la levée partielle des sanctions", explique à l'AFP Julien Marcilly, chef économiste de l'assureur-crédit Coface, qui place l'Iran parmi les pays où le risque d'impayés des entreprises est "extrême".

"Beaucoup d'entreprises, qu'elles soient françaises ou pas, se trouvent dans une zone grise et attendent d'y voir plus clair avant d'y aller franchement", ajoute-t-il. Il mentionne "l'imprévisibilité" américaine et les récents troubles en Iran qui ont d'ailleurs contraint M. Le Drian à repousser son déplacement prévu initialement en début d'année.

"Ces incertitudes ne sont évidemment pas propices aux prises de décision et provoquent une sorte d'attentisme", dit un spécialiste des affaires commerciales avec l'Iran, sous couvert de l'anonymat. "On marque le pas", affirme-t-il.

Le professeur d'économie à l'université de Bordeaux Olivier Babeau a mis en garde dans une récente publication du think tank Fondation Concorde: "A l'heure où la France (...) semble encourager plus que jamais ses entreprises à aller y investir et s'y développer, il paraît opportun de se demander si ces nouveaux échanges seront profitables à nos entreprises comme à la population iranienne".

- Des sanctions élargies ?-

Le président américain a exigé des Européens il y a un mois qu'ils aident à remédier aux "terribles lacunes" de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien. Faute de quoi les Etats-Unis réimposeront les sanctions et sortiront de facto du pacte conclu à Vienne avec les autres grandes puissances (Chine, Russie, France, Allemagne et Royaume-Uni) et l'Iran.

"Les entreprises pensaient que les sanctions américaines pouvaient être levées. Au final, elles restent et risquent même de s'intensifier", prévient M. Subran, parlant d'une "épée de Damoclès".

Après l'amende de BNP Paribas, les grandes banques internationales sont particulièrement prudentes.

D'où l'initiative de Bpifrance de s'impliquer directement, M. Dufourcq estimant que son institution n'est pas sujette aux sanctions américaines, car n'ayant pas de personnalité juridique aux Etats-Unis.

Il a évoqué l'ouverture à l'Iran d'ici mai ou juin des dispositifs qui permettent à des acheteurs étrangers d'obtenir des crédits de Bpifrance pour faciliter leurs acquisitions. Selon lui, il y aurait un volume de financement de l'ordre de "1,5 milliard d'euros" pour des projets d'exportateurs français.

Le patron de Bpifrance a par ailleurs dit être en contact avec Washington: "nous n'avons pas de raison de cacher la manière dont nous allons procéder".

M. Subran craint toutefois que les Etats-Unis n'aillent plus loin dans la surveillance des transactions de pays tiers avec l'Iran: "L'un des sujets aujourd'hui est l'extension des sanctions aux emails qui passent par des serveurs aux Etats-Unis et risquent d'être repérés".

Ce contrôle des flux des informations et des données "rendrait les règles plus tentaculaires et compliquerait la tâche des entreprises qui veulent se renforcer en Iran", ajoute-t-il.

Les investisseurs pourraient être alors découragés, d'autant que "les perspectives de croissance auxquelles on s'attendait lors de la levée de sanctions ne se sont pas vraiment améliorées", souligne M. Marcilly. "C'est l'un des pays dans le monde ou la frustration sociale est la plus forte", rappelle-t-il.

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés