PARIS (Reuters) - L'Autorité publique française de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom, ex-CSA) annonce vendredi avoir mis en demeure la chaîne C8, du groupe Canal+, propriété de Vivendi (EPA:VIV), à la suite de propos de l'animateur Cyril Hanouna sur le meurtre de Lola, une collégienne de 12 ans tuée le 14 octobre à Paris.
"L'Arcom a relevé que l'animateur, alors que l'instruction judiciaire relative à cette affaire était ouverte, a tenu de façon répétée des propos relatifs tant aux conditions dans lesquelles le procès de la personne mise en examen devait se tenir et à son issue, notamment quant à la peine à lui infliger, qu'à son profil psychologique. Il a en particulier appelé à plusieurs reprises à des procès expéditifs et à des condamnations à perpétuité automatiques dans de tels cas", a déclaré l'Arcom dans un communiqué.
"L'Autorité considère que ces séquences, par leur caractère répétitif, traduisent un manquement de l'éditeur à l'obligation de traiter avec mesure une affaire judiciaire en cours (...) et constate entre outre que l'animateur a pu longuement exprimer son opinion sans qu'une contradiction rapide et efficace ne lui soit opposée, méconnaissant l'obligation de respecter l'expression des différents points de vue à l'antenne sur un sujet prêtant à controverse."
Le meurtre de Lola a conduit l'extrême droite et une partie de la droite à accuser le gouvernement de "laxisme migratoire", la meurtrière présumée, d'origine algérienne, étant sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
La famille de la victime a plusieurs fois dénoncé la récupération politique du drame.
Une mise en demeure peut déboucher sur une procédure de sanction.
L'Arcom a également été saisie par La France insoumise après des insultes de Cyril Hanouna à l'encontre du député LFI Louis Boyard lors de l'émission "Touche pas à mon poste".
(Rédigé par Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)