PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi, après avoir atteint un plus haut niveau en quatre semaines vendredi, affectées par la publication d'indicateurs décevants en Chine, en Europe et aux Etats-Unis.
De son côté, le dollar a poursuivi sa hausse pour atteindre un pic de plus de sept ans face à la devise nippone, au-delà des 114 yens, et de plus de deux ans face à l'euro, à plus de 1,2480, après l'annonce inattendue de rachats massifs d'actifs par la Banque du Japon, ce qui pèse sur les cours du pétrole et l'or.
À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en baisse de 0,92% à 4.194,03 points. Le Footsie britannique est retombé de 0,89% et le Dax allemand de 0,81%.
L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 s'est replié de 1,0% et le FTSEurofirst 300 de 0,87%, après avoir gagné respectivement 2,55% et 1,84% vendredi après la décision de la Banque du Japon.
A la clôture en Europe, après les records historiques de clôture atteints vendredi à Wall Street, le Dow Jones se stabilise, mais le S&P 500 progresse encore légèrement et touche de nouveaux records en séance.
Les marchés européens ont accentué leurs pertes en fin de séance en dépit d'un indice ISM manufacturier meilleur que prévu, l'attention s'étant focalisée sur l'enquête Markit auprès des directeurs d'achats (PMI) qui a montré un ralentissement de la croissance de l'industrie manufacturière et sur la baisse des dépenses de construction.
Les indicateurs décevants aux Etats-Unis avaient été précédés par des indices PMI peu encourageants en Chine qui continue à s'essoufler, et en zone euro où la croissance a été plus faible que prévu.
"Les données PMI dans la zone euro ont encore une fois été plutôt faibles, incitant les investisseurs à la prudence", dit Philippe Gijsels, responsable de la recherche chez BNP Paribas Fortis Global Markets à Bruxelles.
"Mais plus les chiffres sont faibles et décevants et plus la probabilité que la Banque centrale européenne agisse de façon plus volontaire est grande."
Selon une enquête Reuters, les opérateurs du marché monétaire évaluent désormais à 50% la probabilité d'achats de dettes souveraines par la BCE, alors qu'ils étaient 40% à la mi-octobre.
La Bourse de Milan a sous-performé, avec le plongeon de 11,32% de l'action Snam à la suite d'une décision des autorités de régulation abaissant le tarif du stockage de gaz. Le secteur des services aux collectivités en Europe a accusé, de loin, la plus forte baisse de la cote (-2,29%).
Dans le sillage du titre du transporteur de gaz italien, les actions Terna et Enel ont perdu respectivement 6,67% et 4,23%.
Quelques rares secteurs ont fini dans le vert, notamment celui du voyage et des transports (+1,77%), tiré vers le haut par le bond en avant de 7,66% de Ryanair après que la compagnie à bas coûts irlandaise a revu à la hausse ses prévisions de bénéfice.
Autre hausse notable, Puma a pris 8,18% sur des rumeurs de marché évoquant la possible cession par le groupe français Kering (+1,04%) de sa participation de 86% dans l'équipementier sportif allemand.
A mi-parcours de la saison des résultats, 67% des sociétés ont fait aussi bien ou mieux que prévu en termes de résultat et 58% en termes de chiffres d'affaires, selon les données StarMine. Les bénéfices ont augmenté de 8,9% en moyenne, mais les ventes ont baissé de 0,5%, reflétant le fait que le rebond des résultats vient surtout des économies et de la baisse des coûts de financement.
(Avec Blaise Robinson, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)