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Les syndicats révoltés par les propos de Rebsamen sur le chômage

Publié le 02/09/2014 18:54
Mis à jour le 02/09/2014 18:54
Les syndicats révoltés par les propos de Rebsamen sur le chômage

PARIS (Reuters) - Les syndicats et une partie de la gauche se sont indignés mardi des propos du ministre du Travail, François Rebsamen, qui a dit souhaiter un renforcement du contrôle des chômeurs afin de s'assurer qu'ils cherchent effectivement un emploi.

Face à cette vague de critiques, le ministre a dit ne pas comprendre "l'emballement médiatique" autour de ses déclarations et a assuré qu'il n'entendait pas "stigmatiser" les chômeurs.

"Quand la gauche est là, elle ne harcèle pas les chômeurs.(...) Je ne demande que l'application de la loi", a-t-il plaidé en fin de journée sur RTL.

La hausse du chômage s'est poursuivie en juillet en France, où le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A, sans aucune activité, a atteint 3.424.400, un nouveau record.

Selon François Rebsamen, au moins 350.000 postes ne sont pas pourvus et le ministère du Travail a mis en place des formations adaptées "pour pouvoir répondre à ces offres d'emplois qui ne trouvent pas preneur", a-t-il dit mardi matin sur i>Télé.

"Trois cent cinquante mille offres qui ne trouvent pas preneur dans un pays qui compte 3,4 millions de chômeurs, c'est quand même quelque chose d'insupportable", a-t-il souligné.

Et s'il a dit compter sur ces formations afin de répondre à la demande, le ministre a aussi estimé qu'il faudrait davantage veiller à ce que tous les chômeurs cherchent un emploi, laissant entendre que les abus étaient nombreux.

"Je pense qu'il faut renforcer les contrôles", a-t-il dit.

"Quand on est chômeur au sens du Bureau international du travail, on recherche un emploi, et donc c'est négatif pour ceux qui recherchent un emploi d'être à côté de personnes qui ne cherchent pas d'emploi."

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"Ce n'est pas la majorité. Certains, il y a des problèmes de salaire, des problèmes d'adéquation, c'est pour ça qu'on fait des formations prioritaires, mais je souhaite qu'on vérifie, au sens du BIT, que les chômeurs cherchent du travail."

"INDÉCENT"

Invité à se prononcer sur la méthode, François Rebsamen a évoqué "un état d'esprit, des convocations, des vérifications".

"Sinon, on est radié", a-t-il prévenu. "Il faut qu'il y ait à un moment une sanction. Ce n'est pas possible dans un pays qui en difficulté, qui veut se redresser."

Ces propos ont fait vivement réagir les syndicats, dont la CFDT, qui est la plus encline à engager le dialogue sur les dossiers du gouvernement et a notamment signé les accords sur la sécurisation de l'emploi ou l'assurance chômage.

"Je suis atterré", a dit Laurent Berger, secrétaire général le patron de la centrale réformiste, au Talk Orange-Le Figaro.

"Ma première réaction en entendant ça ce matin, c'était de penser aux gens que je connais qui cherchent du boulot, qui attendent des solutions (...) c'est de la stigmatisation", a-t-il ajouté.

Le secrétaire national CGT-Chômeurs, Jean-François Kiefer, a pour sa part condamné des propos "indécents". "Il y en a marre de taper toujours sur les privés d'emploi, sur les pauvres, sur ceux qui sont dans la misère. Ce qu'on veut, c'est vivre décemment et faire vivre nos familles décemment".

Le Parti communiste a, lui aussi, fustigé une position qu'il a comparé aux discours tenus par Nicolas Sarkozy.

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EXPÉRIMENTATION EN COURS

D'autres ont exhumé un ancien communiqué du PS qui, en 2005, avait dénoncé la "lutte contre les chômeurs" du gouvernement de Dominique de Villepin lors de l'adoption d'un décret permettant aux services de l'Etat de coopérer pour contrôler les chômeurs.

En déplacement à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) à l'occasion de la rentrée scolaire, François Hollande a esquivé le sujet. A la question "faut-il contrôler les chômeurs", le chef de l'Etat a répondu : "Les élèves, quelquefois, oui".

Dans l'entourage du président, on estimait que les propos du ministre du Travail n'étaient "pas le sujet du jour", mais un responsable socialiste a regretté ce nouveau raté dans la communication de l'exécutif. "Cette incontinence verbale, ça doit s'arrêter", a-t-il dit sous le sceau de l'anonymat.

Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a regretté dans un communiqué des annonces non "pertinentes". "Si les abus peuvent être recensés, on ne peut réduire notre politique à ce but", dit-il.

A contrario, le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, n'a pas donné tort à son collègue, tout en soulignant qu'il n'avait pas à commenter son action.

"Il est normal que dans le secteur concerné, François Rebsamen demande à ce qu'il y ait des pratiques de contrôle, je crois que c'est ce que veulent tous les Français", a-t-il dit en marge d'un déplacement dans la Manche.

(Gregory Blachier, avec Jean-Baptiste Vey et Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)

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