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La France enquête sur une fuite massive de données de DCNS

Publié le 24/08/2016 14:30
Mis à jour le 24/08/2016 14:30
© Reuters. LE FRANÇAIS DCNS A SUBI UNE FUITE MASSIVE DE DONNEES

par Gwénaëlle Barzic, Cyril Altmeyer et Matt Siegel

PARIS/SYDNEY (Reuters) - La France et l'Inde enquêtent sur une fuite massive de données dont a été victime le constructeur naval français DCNS concernant des sous-marins conçus pour la marine indienne.

La fuite a été révélée mercredi par le quotidien The Australian. Selon le journal, elle a eu lieu en France en 2011 et concernerait plus de 22.000 pages de documents qui expliquent les capacités secrètes de combat de six sous-marins Scorpène.

DCNS a décroché de haute lutte en avril des négociations exclusives avec l'Australie sur un méga-contrat de 50 milliards de dollars australiens (34 milliards d'euros) portant sur la prochaine génération de sous-marins australiens.

Le constructeur naval a dit mercredi attendre les résultats d'une enquête lancée par les autorités françaises afin de déterminer l'authenticité des documents, leur nature exacte et les responsabilités.

Le ministère indien de la Défense a fait savoir qu'il menait une enquête similaire, en précisant que l'origine de la fuite semblait être "à l'étranger et non pas en Inde". Le ministre, Manohar Parrikar, a ajouté que la fuite semblait résulter d'une intrusion informatique.

Le ministère français de la Défense n'a pas souhaité faire de commentaire.

Un porte-parole de DCNS a précisé à Reuters que le constructeur cherchait à déterminer d'éventuels préjudices pour ses clients en vue d'établir des plans d'action.

Selon une source proche du dossier, les informations concernées semblent être "sensibles mais non critiques et non confidentielles".

Le groupe Thales (PA:TCFP), qui détient 35% du capital de DCNS, n'a pas souhaité s'exprimer. L'action de l'équipementier français pour l'aérospatiale, la défense et la sécurité cédait environ 1,2% en début d'après-midi à la Bourse de Paris, alors que l'indice SBF 120 avançait de 0,5%.

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GUERRE ÉCONOMIQUE

Une porte-parole de DCNS n'a pas exclu un acte de "guerre économique" dans un contexte ultra-concurrentiel.

"Les plus hautes autorités se sont saisies de l'affaire", a-t-elle dit à Reuters.

"Nous, nous ne pouvons pas nous avancer sur des allégations qui sont faites. C'est pour cela que nous demandons aux autorités de faire une enquête", a expliqué la porte-parole. "La concurrence est de plus en plus dure et toutes les pratiques peuvent aussi avoir lieu dans ce contexte-là."

"Il y a l'Inde, l'Australie, il y a d'autres prospects, d'autres pays qui pourraient aussi émettre légitimement des interrogations sur DCNS", a-t-elle ajouté. "Cela fait partie des outils de la guerre économique."

Les documents concernés portent sur les sous-marins Scorpène à propulsion classique construits dans un chantier naval de l'Etat indien à Bombay, dont le premier exemplaire devait être mis en service d'ici la fin de l'année.

Selon une source politique australienne qui connaît bien le secteur de l'armement, l'importance des informations révélées pose un problème stratégique pour l'Inde, la Malaisie et le Chili, qui utilisent tous les trois le Scorpène.

Les extraits publiés sur le site internet de The Australian représentent des informations particulièrement sensibles concernant le sous-marin Scorpène, comme par exemple les manuels techniques ou les modèles des antennes du sous-marin.

"S'il s'agit de 22.400 pages, commente le spécialiste interrogé, "c'est énorme".

"Cela permet de comprendre tout sur le sous-marin : la vitesse à laquelle il peut aller, le bruit qu'il fait, la vitesse à laquelle le mât peut être relevé... Tout cela est tout simplement catastrophique."

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DCNS a également pour clients la Malaisie, le Brésil, le Chili ou encore l'Egypte.

IMAGE TERNIE

L'affaire tombe à un moment d'autant plus délicat pour le constructeur français qu'il est en lice pour des contrats concernant des sous-marins Scorpène en Norvège et en Pologne.

Elle pourrait ternir l'image de DCNS, montrée en exemple de l'excellence industrielle française par François Hollande lors de l'annonce de l'accord avec Sydney.

Le Premier ministre australien Malcolm Turnbull a cherché à apaiser les esprits, vantant les normes élevées de sécurité en Australie. "Cela nous rappelle à l'évidence que, particulièrement dans ce monde numérique, la cybersécurité est d'une importance critique", a-t-il dit sur la chaîne de télévision Seven TV.

L'Australie a annoncé fin avril démarrer des négociations exclusives avec DCNS pour la construction et la maintenance en Australie de 12 sous-marins, pour un montant total 50 milliards de dollars australiens (34 milliards d'euros).

Canberra a préféré le français à l'allemand Thyssenkrupp Marine Systems (TKMS) et à un consortium japonais formé par l'Etat, Mitsubishi Heavy Industries et Kawasaki Heavy Industries.

"On a encore plusieurs mois de négociations avec l'Australie", a rappelé la porte-parole de DCNS mercredi en précisant que le modèle de sous-marins qui doit équiper la marine australienne est différent des sous-marins indiens.

Elle n'a pas souhaité commenter l'information de la presse australienne évoquant la possible implication d'un ancien officier de la marine française devenu sous-traitant de DCNS.

(Avec Sanjeev Miglani à New Delhi, Danielle Rouquié et Dominique Rodriguez pour le service français, édité par Marc Angrand)

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