PUTEAUX, Hauts-de-Seine (Reuters) - Vincent Bolloré, PDG du groupe qui porte son nom, a prévenu vendredi ses actionnaires que les enquêtes en cours de la justice sur ses activités en Afrique risquaient de peser sur le cours de Bourse et l'activité de la société.
L'homme d'affaires Vincent Bolloré a été mis en examen fin avril pour corruption d'agent public étranger, complicité d'abus de confiance et complicité de faux dans le cadre d'une enquête sur l'obtention de concessions portuaires.
"Le groupe va entrer dans une période, en météo on dirait avis de grand frais", a expliqué le dirigeant, en réponse à la question d'un actionnaire, lors de l'assemblée générale de son groupe au siège de Puteaux dans les Hauts-de-Seine.
"Une fois de plus nous sommes dans le 'Koh-Lanta' judiciaire, c'est-à-dire que cela va durer dix ans, il va y avoir des perquisitions, des gens entendus, des feuilletons dans la presse", a-t-il ajouté, en faisant référence au jeu télévisé.
Vincent Bolloré, dont le groupe est notamment soupçonné d'avoir utilisé sa filiale publicitaire Havas (PA:HAVA) en vue d'obtenir les concessions, dément toute irrégularité.
Il a par ailleurs souligné que les enquête portaient sur des faits remontant à une dizaine d'année et pour une somme d'environ 300.000 euros.
"Mais tout cela va durer très très très longtemps", a-t-il prévenu. "Ca va peser sur le cours du groupe, cela va peser sur l’activité du groupe".
Le dirigeant a notamment évoqué les répercussions commerciales ainsi que le risque de défiance de certains investisseurs.
Rappelant que son groupe familial, fondé il y a 196 ans, avait déjà traversé des "guerres mondiales" et des "révolutions", il a ajouté : "Nous traverserons encore ces épreuves, qui sont pénibles".
(Gwénaëlle Barzic et Mathieu Rosemain, édité par Jean-Michel Bélot)