L'appétit pour le risque a disparu pendant une séance asiatique marquée par un retour vers les valeurs refuges. L'Asie boursière s'est affichée en rouge, à commencer par Tokyo où le Nikkei a plié de -1.34% sous l'effet d'un renforcement du yen face aux devises du G10. La monnaie nipponne a rebondi, bien que le gouverneur de la BoJ HaruhikoKuroda ait réaffirmé que la banque centrale n'hésiterait pas à procéder à un nouvel assouplissement si nécessaire. Les rendements courts se sont infléchis à la hausse, fournissant au dollar un avantage de taux. L'or a fait l'objet d'une demande solide, qui lui a permis de monter de $10 à $1274. Les marchés des changes asiatiques se sont affaiblis. Le taux de référence de l'USD/CNY a augmenté à 6.5219, tandis que le KRW s'est replié malgré le maintien du taux directeur de la BoK à 1.50%. Nous conseillons la prudence sur le CNY, dont le fixing est devenu imprévisible. Aux Philippines, Bangko Sentral ng Pilipinas a conservé son taux directeur à 4.00% après les élections, car elle ne voit pas de menace pour la dynamique de croissance, ni de risque de déstabilisation du marché. En Inde, les données macroéconomiques ont déçu. L'IPC a grimpé à 5.4% en avril, après 4.83%, principalement en raison des prix alimentaires. La production industrielle est tombée à 0.1% en mars, après 2.0%. Au Brésil, le sénat a voté l'ouverture d'un procès en destitution de la présidente Dilma Rousseffà 55 voix contre 22. Le réal a légèrement fléchi dans la foulée et l'USD/BRL a repris 1.00% à 3.4830. Globalement, le récent regain d'aversion au risque semble tenir essentiellement à une volatilité de court terme causée par les nombreux événements intervenus au cours des dernières 24h.
La Banque d'Angleterre a largement fourni de quoi se mettre sous la dent. Les perspectives de la BoE se sont révélées nettement moins dovish que les marchés ne s'y attendaient. Il n'en est toutefois pas résulté d'achats de GBP, du fait de l'affaiblissement des indicateurs économiques et des incertitudes politiques. Il n'y a pas eu de vote concernant un accroissement de l'assouplissement et les prévisions d'inflation n'ont pas été revues à la baisse. Un peu plus anti-Brexit que nous le l'avions anticipé, Mark Carney est parti du principe que le Royaume-Uni resterait au sein de l'UE, sans prendre la peine de prévoir des projections supplémentaires. Dans d'autres nouvelles, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a déclaré qu'il n'y aurait aucune renégociation si les Britanniques se prononçaient en faveur d'une sortie de l'UE. Il a ajouté que l'Europe avait un avenir sans le Royaume-Uni. Nous restons baissiers sur le GBP et nous attendons à voir toute progression éventuelle buter rapidement sur une zone de résistance. L'objectif de court terme sur le GBP/USD demeure à1.4355 (MM100j).
Jeudi, le président de la Fed de Boston Eric Rosengren, généralement considéré comme une "colombe", a indiqué que la probabilité d'une hausse des taux cette année était plus grande que prévu par les marchés. Nous sommes d'accord avec son analyse et anticipons un seul relèvement en novembre ou décembre. Les marchés seront focalisés sur les ventes de détail, baromètre du comportement des consommateurs, du fait de la morosité des autres indicateurs et des implications pour le PIB. Ils tablent sur une lecture de bonne facture, malgré les résultats d'entreprises décevants. Outre-Atlantique, le menu du jour comprend le discours du président de la Fed de San Francisco John Williams et la publication de l'indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan.
En Europe, les traders seront focalisés sur le PIB de l'UE.