Difficile période pour le Japon ! Et c’est un euphémisme. Comme nous le dévoilons régulièrement dans nos analyses, la politique du Premier ministre Shinzo Abe semble être totalement contre-productive. La deuxième puissance économique mondiale est, contre toute attente, tombée en récession au troisième trimestre 2014 d’après les données publiées ce matin. Décryptage.
La très forte dévaluation du yen n’a pas entrainé la reprise tant espérée des exportations mais a totalement détruit la balance commerciale du pays en rendant bien plus chères les importations. Shinzo Abe semble avoir « oublié » que dévaluer la monnaie de son pays, qui plus est un archipel post-période nucléaire suite à la catastrophe de Fukushima, n’était pas l’idée la plus brillante au moment où la demande mondiale s’affaiblit. En parallèle, donc, les importations énergétiques pèsent excessivement lourd pour l’archipel. Une grande partie de l’économie japonaise est orientée vers le commerce international, accentuant de facto la crise nationale. Contrainte majeure : l’impact au niveau mondial de cette nouvelle récession, pour un pays qui a cette envergure d’un point de vue économique, est immense.
En rythme annualisé, le PIB japonais a reculé de 1,6% au troisième trimestre 2014. Ce recul vient donc accentuer celui du deuxième trimestre (-7,3%). Pour rappel, les économistes parlent de « récession » lorsque deux trimestres consécutifs présentent une contraction du PIB d’un pays, ou d’une zone économique. La consommation intérieure, autre levier pour redresser l’économie nippone est également à bout de souffle. En effet, le doublement de la TVA au 1er avril dernier, censé participer au redressement des comptes publics japonais, a littéralement changé les habitudes de consommation des Japonais.
C’est précisément l’autre grand problème du Japon. Les économistes s’attendaient à un rebond du PIB de 2,1%. Les mesures du Premier ministre Shinzo Abe, les fameuses « Abenomics », ont toujours été contestables tant leur ampleur semblait disproportionnée. Encore une fois, ce nouvel échec vient, de notre point de vue, accréditer la thèse selon laquelle la politique dite de la « planche à billets » peut très, très difficilement être concluante. D’un point de vue boursier, la sanction fut immédiate : le Nikkei a encaissé ce matin un violent recul, mais insuffisant pour combler à ce stade ses impressionnantes poussées haussières des trois dernières semaines ; et que nous présentons durant nos séances quotidiennes. A suivre durant notre Good Morning Market à 10h30 et pendant notre séance de Live Trading à 15h15 !