Secousse sur les marchés après un nouvel échec de l’Eurogroupe ce week-end
MARCHÉS ACTIONS
Le scénario a changé ce week-end. En effet, alors que les investisseurs attendaient toujours un accord vendredi dernier, l’inquiétude est montée d’un cran. Le CAC 40 et le Dax avaient grappillé 0.35% et 0.17% à 5 059.17 points et 11 492.43 points, tandis que le Footsie avait reculé de 0.79% à 5 059.17 points.
Wall Street avait, de son côté, clôturé en ordre dispersé, avant un week-end décisif pour la Grèce. Le Dow Jones avait glané 0.31% à 17 946.66 points, tandis que le S&P500 et le Nasdaq avaient cédé respectivement 0.04% et 0.62% à 2 101.49 points et 5 080.50 points.
Dès le début du weekend, la pression est montée du côté d’Athènes avec l’annonce du Premier ministre grec, Alexis Tsipras sur l’organisation d’un référendum le 5 juillet prochain sur les propositions de réformes demandées par les créanciers. Cette annonce a mis un terme aux négociations.
Les ministres des finances réunis à Bruxelles, ont montré des signes de lassitude et ces derniers ont refusé de prolonger d’un mois l’aide financière. Rappelons que la Grèce doit rembourser demain 1.6 milliards d’euros.
Le Premier ministre grec a annoncé dimanche soir la fermeture temporaire des banques et un contrôle des capitaux. Les retraits devraient être limités jusqu’au 6 juillet prochain à 60 euros par jour et les banques pourraient rester fermer jusqu’au 7 juillet. En effet, la BCE a décidé de ne pas relever son plafond de liquidité d’urgence dimanche qui reste donc à 89 milliards d’euros mais elle l’a tout de même maintenu, laissant un peu de répit.
Ce matin, les principales places européennes sont attendues en forte baisse suite à l’ensemble des évènements liés à la Grèce. Ce matin, la Bourse de Tokyo a également souffert en perdant 2.88% à 20 109.95 points. Les propositions de Jean-Claude Juncker seront attendues ce matin.
En raison de la fête nationale aux Etats-Unis qui se tiendra le samedi 4 juillet, Wall Street fermera ses portes vendredi 3 juillet. Les chiffres de l’emploi aux Etats-Unis, données fondamentales pour la hausse des taux par la FED, seront publiés jeudi.
FOREX
La volatilité sur le marché des devises sera au rendez-vous ce matin dans le sillage des annonces sur la Grèce. Le gouvernement grec a instauré à compter de ce lundi un contrôle des capitaux et a fermé provisoirement les banques du pays après l’arrêt des discussions entre la Grèce et ses partenaires de la zone euro sur les moyens de fournir à Athènes les liquidités nécessaires au remboursement de 1,6 milliard d'euros dus au Fonds monétaire international (FMI) mardi. Dans ces conditions, l’euro a ouvert en baisse hier soir face au dollar avec un plus bas à 1,0958 (-1,92%) soit près de 200 pips de baisse. La parité se reprend depuis pour s’établir à 1,1064 (0,51% par rapport à hier) ce matin. Le même phénomène est à noter face à la livre sterling avec un plus bas à 0,6952 livres sterling pour un euro (-1,54%) hier et une reprise à 0,7033 (0,58% par rapport à hier) ce matin, et face au yen, 133,76 (-3,17%) yens pour un euro au plus bas et une reprise ce matin à 135,90 yens (-1,50% par rapport à hier). Les réactions politiques des deux prochains jours devraient apporter de la volatilité sur les marchés des changes.
Les tensions risquent de durer jusqu’au potentiel défaut de paiement de la Grèce mardi soir qui conduira à une sortie de cette dernière de la zone euro. Les grecs sont appelés aux urnes dimanche 5 juillet pour voter « oui » ou « non » au programme d’aide 15 milliards supplémentaires de la part de l’Eurogroupe conditionné à de nouvelles coupes budgétaires et à un programme de réforme. Le premier ministre Tzipras a déjà appelé à voter « non ».
Hors zone euro, la Banque Populaire de Chine a annoncé samedi un nouvel abaissement de ses taux d’intérêts pour calmer la volatilité grandissante sur les bourses chinoises. Opération partiellement réussie avec Shanghai et Hong-Kong en baisse respectivement ce matin de 3% et 5%.
MATIÈRES PREMIÈRES
La semaine dernière, le baril de brut fluctuait dans la zone 59,60$ et 61,15$. Vendredi soir, le pétrole WTI a clôturé en baisse de 0,12%, en baisse de 0,07cts, après avoir touché un plus bas durant la journée à 58,57$.
Ce matin, les deux barils sont en forte baisse suite aux annoncent du gouvernement grec ce dimanche 28 juin. Sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX), le contrat future Août « Light Sweet Crude » lâche 1,75% à 58,59$. A Londres, le pétrole Brent de la mer du Nord sur l’Intercontinental Exchange (ICE) baisse de 1,43% à 62,27$.
Cette nuit, les marchés asiatiques étaient en repli. Tous les investisseurs ont les yeux braqués du côté de la Grèce. Les annonces concernant la fermeture des banques et le contrôle des capitaux jusqu’au referendum prévu dimanche 5 juillet, ne permettent pas aux opérateurs d’avoir une vision claire de la situation en Grèce. Cette nuit, le Nikkei a clôturé en chute de 2,88% plombant ainsi les cours du pétrole dès les premières cotations. De plus, une chute de l’euro face au dollar pourrait mener à un nouvel affaiblissement du baril de pétrole.
Parallèlement au sujet de la Grèce, les négociations sont toujours en cours du côté de Vienne entre l’Iran et les pays occidentaux. En cas d’accord avec l’Iran sur la modification de son programme d’enrichissement nucléaire, celui-ci pourrait alors voir ses sanctions levées sur le pétrole et donc augmenter sa production dans les prochains mois. L’Iran a même avancé la possibilité d’augmenter sa production d’un million de barils par mois.
Les métaux précieux réagissent aussi au retour de l’aversion au risque du côté des investisseurs. L’once d’or est en hausse de 0,92% par rapport à son fixing de vendredi soir. L’once d’or s’échange contre 1 183$ en hausse de 10,8$. L’once d’argent réagi positivement ce matin, le contrat future septembre 2015 s’adjuge 0,84% à 15,90$. Les métaux précieux servent de remparts face au risque dans les prochains jours et les prochaines semaines concernant l’avenir de la Grèce.