par Peter Sweeney
SHANGHAI (Reuters) - La Bourse de Shanghai a enregistré en 2014 la meilleure performance des grandes Bourses mondiales avec un gain de plus de 50% qui lui fait oublier plusieurs années de vaches maigres.
L'indice CSI300 des grandes capitalisations de Shanghai et Shenzhen a gagné mercredi 2,2% à 3.533,71 points, pour un gain total de 51,7% sur l'année.
L'indice composite de Shanghai a pareillement pris 2,2% à 3.234,68 points pour boucler l'année sur une hausse de 52,9%.
Les deux indices n'avaient plus atteint ces niveaux depuis janvier 2010.
"Ce bon cru a surpris car personne ne s'y attendait vraiment", observe Tian Weidong, directeur de la recherche chez Kaiyuan Securities à Xi'an.
La hausse des indices est une bonne nouvelle pour Pékin, qui a réussi à convaincre les investisseurs chinois de délaisser l'immobilier pour se reporter sur la Bourse, et elle fait oublier un temps les indicateurs économiques en demi-teinte du pays.
L'indice Composite reste toutefois loin de son record de 6.124 points atteint en octobre 2007 et il n'a même pas retrouvé son pic (3.400 points) du dernier rally qui remontait à 2009, avant une brutale correction.
Le marché a été porté cette année par des espoirs de détente monétaire et il a fortement monté après l'annonce d'une baisse de taux fin novembre.
Les analystes tablent sur une nouvelle progression en 2015 mais la prudence sera néanmoins de mise avec l'essoufflement de la croissance chinoise qui risque d'affecter les résultats des grandes banques - celles-là mêmes qui ont mené la hausse en 2014.
Les indicateurs techniques pointent en outre vers un marché suracheté et une récente enquête Reuters auprès de gérants chinois a montré que ceux-ci prévoyaient de réduire leurs positions en actions dans les trois prochains mois.
La performance des places continentales chinoises contraste avec une maigre hausse de 1,3% à Hong Kong, où l'indice Hang Seng a clôturé mercredi à 23.605,04 points au terme d'une ultime demi-séance conclue par un gain de 0,44%.
L'écart de performance entre le continent et Hong Kong n'avait plus été aussi important depuis 2007 et a été manifestement accru par l'interconnexion entre ces marchés entrée en vigueur en novembre et destinée à assurer aux investisseurs étrangers un accès sans précédent aux valeurs chinoises.
Derrière Shanghai, c'est la Bourse de Bombay qui a signé la deuxième plus forte hausse en Asie cette année avec un gain de 30,8% pour l'indice général, sa meilleure prestation depuis 2009, dans la foulée des promesses de réforme du nouveau Premier ministre Narendra Modi.
La plus mauvaise performance est venue de Corée du Sud avec un recul de 4,8% de l'indice Kospi, en partie à cause de craintes liées à la dépréciation du yen qui favorise les exportateurs japonais aux dépens de leurs concurrents coréens.
A Tokyo, le Nikkei a gagné 7,1% sur l'année après un bond de 57% en 2013.
(Avec Rafael Nam à Bombay, Véronique Tison pour le service français)