Marchés Actions :
Sur les marchés actions, les soubresauts en Ukraine ont eu raison des principaux indices qui étaient orientés à la hausse en ce début de semaine. En effet, la séance de mardi a été principalement marquée par les craintes quant à une nouvelle mobilisation des troupes russes près de la frontière ukrainienne. Ce regain de tension a réussi à éclipser des indicateurs économiques qui se sont révélés encourageants sur le sol américain : nous retiendrons principalement l’indice des directeurs d’achat pour le secteur des services qui est ressorti à 58,3 en juillet contre 56 en juin. Les commandes à l’industrie ont également progressé de 1,1% en juin alors que le consensus prévoyait seulement +0,5%. Néanmoins, ces catalyseurs qui témoignent de la bonne vigueur de l’économie américaine, a relancé le débat sur un éventuel redressement des taux d’intérêt par la Fed plus tôt que prévu. Cette perspective, loin de rassurer les investisseurs, a finalement poussé les indices sur un nouveau creux à mi-séance mardi. Dans ce contexte, Wall Street accuse ses premières pertes de la semaine, avec un Dow Jones qui a cédé 0,84% sur les 16 429,47 points. Le S&P 500 a chuté de 0,97% à 1 920,21 points et le Nasdaq, à dominante technologique, a perdu 0,71% à 4 352,84 points.
Sur le Vieux Continent la tendance n’a été guère plus satisfaisante. Les indices européens retracent timidement les pertes enregistrées sur la semaine précédente, bien que le mouvement reste pour le moment plus technique qu’autre chose. Tandis que nous approchons de la fin de la saison des résultats trimestriels, tous les regards se sont tournés ce mardi vers la bonne tenue du secteur des services et l’accélération de la croissance en juillet dans la zone euro. Ces données ont aidé le CAC 40 à grimper sur les 4 232,88 points, en légère hausse de 0,37%. Le FTSE 100 de Londres a progressé de 0,06% sur les 6 682,48 points et le DAX allemand s’est adjugé 0,39% sur les 9 189,74 points.
En Asie, la Bourse de Tokyo a cédé du terrain ce mercredi dans le sillage de Wall Street la veille. Les bons résultats de Toyota (TOKYO:7203) publiés en dehors de la séance boursière n’ont pas réussi à insuffler un élan d’optimisme à cette dernière. C’est d’ailleurs la chute du titre Softbank (TOKYO:9984) qui a eu raison d’elle après l’annonce de l’abandon de l’offre de sa filiale américaine Sprint. Le Nikkei a ainsi perdu 1,05% sur les 1 519,79 points et le TOPIX, plus large, cède 0,97% sur les 1 251,29 points.
Dans ce contexte plutôt morose, nous attendons ainsi les principaux indices européens et américains en baisse ce mercredi à l’ouverture. Nous surveillerons lors de cette séance la production industrielle au Royaume Uni, ainsi que les commandes à l’industrie en Allemagne. Outre-Atlantique, la balance commerciale pour juin sera publiée aux Etats-Unis.
Forex :
Sur le marché des changes on a pu observer hier une perte de terrain de la monnaie unique face au billet vert, s’échangeant ce matin à $1,3356 contre les $1,3406 hier à la même heure. Porté par les bons chiffres américains, le dollar a en effet gagné du terrain poussant la parité à $1,3347, son plus bas depuis Novembre 2013.
Ces chiffres attestent en effet d’une reprise de l’économie américaine, avec une activité dans le secteur des services en très nette accélération, à son niveau historique le plus élevé. Les cambistes sont donc animés par les spéculations sur une hausse à court terme des taux d’intérêts américain, ce qui permet au dollar d’apparaitre comme l’une des valeurs sûres du marché des changes.
Outre ces signaux de renforcement de l’économie américaine, le dollar profite également des tensions en Ukraine, avec notamment une accumulation de troupes russes à la frontière, relançant l’idée d’une possible invasion. Les investisseurs restent donc en retrait vis-à-vis de la monnaie unique européenne, attendant la réunion de la BCE ce jeudi, bien qu’aucun changements ne soient prévus à l’ordre du jour.
Au Royaume Uni, deuxième journée de hausse pour la devise britannique face à l’euro. Le câble s’échange ce matin aux alentours des £0,7920, contre £0.7958 hier à la même heure, touché par les chiffres de la production de services au Royaume-Uni en nette accélération au mois de Juillet. La plupart des économistes prônent par ailleurs un maintien des taux d’intérêt de la Banque centrale anglaise, à l’un de ses niveaux les plus bas, 0,5%. La réunion de politique monétaire le 7 août sera donc l’occasion de confirmer ces spéculations. Les investisseurs devront également porter une attention particulière à la production industrielle attendue à la hausse, aujourd’hui à 10h30.
Du côté de l’Asie, le yen japonais continue d’évoluer à la baisse face à l’Euro, s’échangeant ce matin autour des 136,99 yens. Le cours de l’EURJPY devrait retrouver ses niveaux de fin Juillet en s’échangeant aux encablures des 136,90 yens à court terme.
En Amérique latine, le peso chilien marque ses plus bas depuis 2009 s’échangeant à 577 pesos face au dollar. Considéré comme le plus grand exportateur du monde de cuivre, le Chili subit de plein fouet les anticipations de baisse de la demande des métaux, et connait donc un ralentissement économique plus important que prévu. A suivre donc la potentielle réduction des taux d’intérêt chiliens, apparaissant comme l’unique solution pour redynamiser l’intérêt du pays pour les cambistes.
Matières premières :
Au chapitre des matières premières, la tendance reste baissière sur le pétrole. Les cours ont chuté à leur plus bas niveau en six mois en attendant la publication des stocks aujourd’hui. Les investisseurs se montrent toujours aussi inquiets face à l’augmentation des stocks d’essence. En effet, l’état de la demande préoccupe les investisseurs et cela d’autant plus en pleine période estivale. Dans ce contexte, le rapport du Département américain de l’Energie sera particulièrement scruté alors que les analystes attendent une nouvelle remontée des stocks d’essence. Par ailleurs, l’or noir a également souffert suite à la publication décevante de l’indice PMI des services en Chine. Ce dernier ressort au plus bas depuis 2005. Enfin, les nouveaux bons chiffres américains, et notamment l’indice ISM non manufacturier, ont contribué à renforcer le dollar sur fond de craintes d’un resserrement monétaire anticipé de la FED. Pour rappel, un renforcement du dollar pénalise les matières premières libellées dans cette même devise.
Dans ce contexte, sur le Nymex, le baril Light Sweet Crude évolue autour des 97,4 dollars. De son côté, le Brent de la Mer du Nord s’échangeait, ce matin, contre 104,8 dollars.
Sur le front des métaux précieux, l’Or est inchangé sous les 1 300 dollars. Le métal jaune a vécu une séance erratique hier, tiraillé d’un côté par les spéculations autour de la FED suite aux bons chiffres américains et par les tensions entre l’Ukraine et la Russie de l’autre côté. En effet, les bons chiffres américains publiés hier relancent le débat autour des futures décisions de la FED en ce qui concerne le relèvement des taux. Le renforcement du dollar qui s’est opéré hier a donc pesé sur le métal jaune. Néanmoins, la situation toujours tendue en Ukraine où Vladimir Poutine a appelé son gouvernement à préparer une réponse aux sanctions des puissances occidentales permet à l’or de limiter sa baisse. Ainsi, ce matin, l’once d’or se traite autour des 1 291 dollars.