Les entreprises belges ont définitivement intégré le marché obligataire dans leur stratégie de financement, avec à la clé, des dizaines de milliards d’euros levés ces dernières années. Tout profit pour l'investisseur qui souhaiterait diversifier son épargne dans des obligations belges.
Le mois de novembre fut d’ailleurs riche en nouvelles émissions. Deceuninck, Ghelamco et Elia sont en effet venus frapper à la porte des investisseurs pour financer leurs projets. Sans oublier Solvay (BR:SOLB), qui a reçu une demande supérieure à 16 milliards d’euros pour ses nouvelles obligations.
Solvay : 5,50% de rendement jusqu'au call
Afin de financer le rachat de l’entreprise américaine Cytec, spécialiste des matériaux composites servant principalement le marché aéronautique, Solvay a émis la semaine passée pas moins de cinq nouvelles obligations par coupures de 100.000 euros.
Au sein de cette émission multi-tranches, figurait une obligation senior remboursable en 2027 et rémunérée par un coupon de 2,75%. Elle se traite dans les premiers échanges à 101% du nominal (rating « BBB+ » chez Standard & Poor's).
Signalons au passage que Solvay a également émis des obligations de type perpétuelles, dont une remboursable pour la première fois en 2021 et dont le rendement annuel jusqu’à cette date s’élève à 5,50%. Cette émission subordonnée est notée « BBB- » chez Standard & Poor's, deux crans de moins que l'obligation senior. Un emprunt perpétuel subordonné étant pour rappel assimilé à des quasi-fonds propres (avec les risques que cela induit pour l'investisseur).
Deceuninck : 3,40% de rendement annuel
Deceuninck, le spécialiste des portes et fenêtres en PVC, avait procédé quelques jours plus tôt à l’émission d’une obligation à sept ans assortie d'un coupon de 3,75%. Le cours de cette nouvelle obligation s'est apprécié dès les premiers échanges pour se traiter ce mardi à 102,50% du nominal.
La coupure est fixée à 1.000 euros. Compte tenu de la petite taille d'émission (100 millions d'euros), il est possible qu'il y ait parfois un manque de liquidité sur le marché secondaire.
Précision importante, cette obligation est subordonnée aux obligations des filiales et aux obligations de l'émetteur qui bénéficient d'une garantie ou sûreté (plus d’informations à ce sujet dans le prospectus).
Tessenderlo : 2,45% de rendement annuel
Une autre entreprise chimique belge, en l'occurence Tessenderlo Chemie, a émis cet été deux emprunts obligataires dont un arrivant à échéance en juillet 2022.
Son coupon fixe, payable annuellement, s'élève à 2,875%. Il faut compter avec un cours proche de 103% du nominal pour se positionner sur cette émission. La coupure est fixée à 1.000 euros. L'emprunt, tout comme l’entreprise, ne bénéficient d’aucun rating.
AB InBev : 3,10% de rendement annuel
Le brasseur belgo-brésilien AB InBev, qui intègrera bientôt le britannique SABMiller, est l’une des entreprises à avoir émis le plus d’emprunts obligataires.
Parmi les nombreuses obligations, citons celle en dollar remboursable en 2023 et qui propose un rendement annuel de 3,10%. AB InBev est noté « A- » par Standard & Poor’s.
La coupure de négociation est fixée à 2.000 dollars pour une taille émise de 1,25 milliard. Devise d’émission oblige, l’investisseur doit donc tenir compte du risque de change.
Telenet Finance : 5,70% de rendement annuel
Durant l'été, Telenet avait levé de son côté 530 millions d’euros d’obligations arrivant à échéance en 2027 et rémunérées par un coupon de 4,875%.
Ces obligations ont la particularité d'être remboursables anticipativement en 2021 avec un rendement annuel jusqu’à cette date de 5,70%, sur base d’un cours actuel de 97,80% du nominal. L'investissement minimum est fixé à 100.000 euros avec un rating spéculatif « B+ » chez Standard & Poor’s.
L’émetteur de l'emprunt est Telenet Finance VI Luxembourg SCA, une société de financement indépendante établie par Telenet. Les obligations « ne sont garanties en aucun cas ni par Telenet Group Holding NV, ni par Telenet NV, ni par aucune de leurs filiales », précise l'opérateur dans un communiqué.