Selon le gouvernement turc, le putsch raté aurait déjà coûté près de 90 milliards d’euros de pertes à l’économie, en particulier du fait d’annulations de réservations touristiques. A court et à moyen terme, l’instabilité politique devrait avoir au moins quatre conséquences pour le pays : 1) Les coûts de financement des entreprises turques en USD augmenteront significativement du fait de la dévaluation de la lire par rapport au dollar, ce qui pourrait réduire l’investissement privé et accentuer le risque de crédit bancaire ; 2) La rentabilité des banques, qui a décru de 55% entre décembre 2007 et décembre 2015, chutera probablement encore soulevant la question de l’accès à la liquidité; 3) le récent rebond des IDE entrants devrait s’inverser, pour intensifier la situation de stress actuelle des marchés; 4) Les réformes promises pour réduire la dépendance vis-à-vis des financements étrangers vont être reportée sine die. La croissance du PIB demeure au-dessus de sa moyenne de long terme mais les risques de baisse ont considérablement augmenté. Un ralentissement de la croissance est inévitable et pourrait mettre davantage de pression sur la banque centrale, dont l’indépendance est déjà remise en question, afin qu’elle assouplisse sa politique monétaire lors de sa réunion du 23 août.
Les derniers faits marquants :
En Espagne, le nombre de chômeurs a baissé de 83.993 personnes en juillet, ce qui permet au taux de chômage d’atteindre son plus bas niveau depuis août 2009. Il convient toutefois de relativiser cet aspect, puisque près de 3,68 millions de personnes sont toujours sans emploi du fait de l’effet des politiques d’austérité.
En zone euro, mauvaise nouvelle pour la BCE. Les prix à la production industrielle ont augmenté de 0,7% en juin par rapport au mois précédent mais le recul est toujours énorme par rapport à juin 2015, à hauteur de -3,1%. Echec du QE.
Au moins une bonne nouvelle en cette période de vacances, les taux d’intérêt des crédits immobiliers continuent de chuter en France, avec un moyenne à 1,55% en juillet contre 1,62% en juin selon l’observatoire Crédit Logement / CSA. C’est le moment d’acheter ou de renégocier son prêt ! Merci Mario Draghi !
A suivre aujourd'hui :
Pour les investisseurs, le plus important indicateur macroéconomique du jour sera la publication de l’indice PMI services britannique pour le mois de juillet qui devrait ressortir en nette contraction à 47,4 selon le consensus. Si ce mauvais chiffre est confirmé, cela devrait renforcer les attentes à propos d’un assouplissement monétaire de la part de la BoE dès sa réunion de demain.
L’enquête ADP est l’autre indicateur notable du jour avec 170 000 créations d’emplois non agricoles attendues en juillet contre 172 000 précédemment. Afin de juger de l’opportunité d’une hausse des taux en septembre, les membres du FOMC vont scruter en détail les données économiques pour juillet et août, et notamment ceux concernant le marché de l’emploi.