Le géant mondial de la bière AB InBev publiait ses résultats annuels ce jeudi matin. Il en ressort une performance jugée en deçà des attentes par la direction, conjuguée à une baisse des prévisions pour le premier semestre, Coronavirus oblige.
Numéro un mondial de la bière, AB Inbev a bouclé l’année écoulée sur une hausse de 4,3% de ses ventes à 52,3 milliards de dollars.
En forte hausse (+29%), le bénéfice net du producteur de la Budweiser, de la Corona et de la Stella Artois, dépasse pour sa part les huit milliards de dollars.
Pour l’année en cours, le management table sur une croissance de son bénéfice, laquelle devrait surtout se matérialiser au deuxième semestre, et ce alors qu’il constate une chute de la demande en Chine, tant dans l'Horeca qu’à domicile.
Pour les deux premiers mois de l’année, le géant brassicole estime ainsi la perte de revenus liée à l’épidémie virale à hauteur de 285 millions de dollars. Le groupe table en outre sur un bénéfice opérationnel en chute de 10% pour le trimestre en cours.
Plutôt que de retenir son plantureux bénéfice net, les investisseurs ont préféré sanctionner ces prévisions en recul.
L’action du groupe belgo-brésilien chutait ainsi de 7% à l’ouverture des bourses européennes, et ce alors que le management a pourtant confirmé la distribution d’un dividende inchangé sur un an de 1,80 euro par action (dont 0,80 cents ont été versés en novembre dernier) au titre de son exercice écoulé.
A 57 euros, AB InBev se traite désormais à des niveaux planchers qui n’avaient plus été observés depuis huit ans. De quoi laisser dire à certains analystes, dont KBC Securities (objectif de cours réduit de 105 à 90 euros ce matin), que la purge observée ces dernières semaines (-23% depuis le 1er janvier) rend la valorisation du titre attractive.
Les obligataires sereins
La tendance est tout autre sur le marché secondaire, où on ne constate que très peu de variation. Pour ne citer qu’elle, l’obligation au coupon de 4% que le brasseur s’engage à rembourser en 2028 se traitait à l’heure d’écrire ces lignes à plus de 112% du nominal, pour un rendement annuel de 2,35%.
Une bonne tenue qui s’explique par la politique de désendettement qui a été menée tambour battant par le groupe ces deux dernières années, et son rating de bonne qualité « A- » chez Standard & Poor’s.
Dans son rapport annuel, AB InBev note que les rentrées de la cession de ses activités australiennes ont contribué à faire baisser son ratio de dette nette sur le bénéfice opérationnel à 4x.