AIRBUS vient de publier ses résultats annuels. C'est tout frais, tout chaud. Il est un peu plus de 8h00 du matin au moment où j'écris ces lignes et le festival des commentaires de marché vient de débuter. Les premiers d'entre eux se résument à "Airbus (PA:AIR) dépasse les attentes".
On verra bien ce qu'en pense le marché après avoir intégré cette salve d'infos, mais si l'on dépasse un peu les titres accrocheurs et que l'on soulève le tapis pour voir ce qui s'y cache, je retiens que :
- le bénéfice net est en chute de 63% à 995 M€ ;
- le bénéfice opérationnel est aussi en repli de 4% (à 3,95 Mds€). Les analystes attendaient une baisse de 7% donc tout va bien ;
- le chiffre d'affaires est en augmentation de 3%.
Alors, Airbus (ou plutôt le "marché") va-t-il encore faire le coup du "bah... c'est en baisse au niveau résultats, mais bon... déjà c'est moins pire que prévu et ensuite, pas grave, on va dire que l'on fera mieux l'année prochaine. On fait comme ça ? Allez, banco, on achète". Tout cela est donc instantanément (et à mon sens intellectuellement malhonnête) traduit par "mieux que prévu".
Votre fils rentre de l'école avec 4/20 et vous le félicitez. Logique
En transposant ce genre de "raisonnement" (il n'y a aucun raisonnement et encore moins de raison en réalité) pervers dans la vie réelle, vous imaginez votre rejeton revenant fièrement à la maison avec une moyenne de 6 en maths (en baisse par rapport au trimestre précédent, of course), et tout le monde le félicite chaudement et le récompense car vous pensiez qu'il reviendrait avec un 4 de moyenne.
Donc, 6/20, c'est moins bien que le trimestre précédent, c'est inférieur à la moyenne, s'il continue, il va se faire virer... Mais ouf, c'est "mieux que prévu".
Et pourquoi est-ce "mieux que prévu" ? Parce que le petit malin vous a seriné pendant des mois et des mois que vraiment la prof était trop sévère, qu'elle mettait 4 à tout le monde, et qu'il était complétement largué en maths, qu'il n'y arrivait pas du tout bien qu'il y travaille d'arrache-pied. Il avait bien préparé le terrain, le bougre !
C'est malheureusement comme cela que les marchés réagissent la plupart du temps.
Bref, je préfère m'en remettre à l'analyse technique car elle, au moins, intègre l'ensemble du "consensus" du marché puisque ce sont les prix (et seulement les prix) qui parlent.
Que nous disent les prix sur Airbus ?
Qu'il y a une grosse résistance de long terme vers 68/70€ (rectangle violet horizontal). Cette résistance est positionnée sur les plus-hauts historiques (R.H)
Elle correspond aussi aux reports d'amplitude (flèches orange)... Donc, attention ! Cette résistance a déjà été testée deux fois (pastilles bleues) et il s'en est suivi des consolidations d'au moins 25%.
Prenez un indicateur de momentum à présent, comme le Stochastique Momentum Index (SMI) : il est en zone de surchauffe (pastille rouge).
Vous l'avez compris, le diagnostic est identique aux deux précédentes fois où la valeur a touché la résistance R.H : en cas de signal de retournement dans cette zone, Airbus risque une nouvelle correction.
Et pour monitorer cela, vous connaissez le principe : si une zone de résistance de long terme doit occasionner une consolidation, alors les signaux de retournement devront obligatoirement (et logiquement) apparaître sur l'unité de temps inférieure (ici le journalier).
Et c'est à partir de cette unité de temps que les prises de position se prennent et que vous avez le signal.
Donc en cas de signal baissier du SMI (pastille verte) sur l'U.T journalière, alors que la zone de résistance historique hebdomadaire (R.H) est touchée :
- soit vous êtes déjà en position à l'achat sur le titre et dans ce cas, mieux vaut prendre vos bénéfices ;
- si comme moi vous êtes un peu trop "chargé" à la hausse au dans votre portefeuille, vous pourrez shorter le titre pour diminuer l'exposition globale. C'est ce que je m'apprête à faire dès que je verrai le signal en daily.