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Analyse Long Terme : Vers une dépréciation de l’euro

Publié le 06/10/2013 14:48
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Analyse Long Terme : Vers une dépréciation de l’euro avec de nouvelles mesures d’assouplissement de la BCE

Depuis le début de l’année, nous avons vu de grands mouvements sur les marchés financiers avec des thèmes variés. Au premier trimestre, on a parlé énormément de la Guerre des Monnaies qui a vu le yen et la livre sterling chuter vers de nouveaux plus bas pas vus depuis 2010. Ensuite, la chute des métaux, le « tapering » de la Réserve fédérale (Fed) et la hausse des taux obligataires entre avril et juillet a été la principale préoccupation des marchés financiers. Au troisième trimestre nous avons vu pas mal de devises des pays émergents atteindre de nouveaux plus bas annuels, voire historiques pour les plus faibles, et les banques centrales de ces pays ont commencé à relever leurs taux pour freiner les fuites de capitaux.

Il n’est pas évident de savoir quel sera le nouveau thème dominant au quatrième trimestre, mais je pense que nous allons continuer de parler énormément du ralentissement (ou maintien) du programme d’achats d’actifs de la Fed comme le président Ben Bernanke quittera ses fonctions au début de 2014. Avec le maintien du QE3 en septembre, il semble de plus en plus difficile d’anticiper un changement de politique avant la fin de l’année. Ceci est d’autant plus vrai compte tenu de l’impasse budgétaire aux Etats-Unis qui risque d’avoir un impact négatif sur la croissance américaine au quatrième trimestre. Si les publications macroéconomiques aux Etats-Unis continuent de montrer une faiblesse dans la plus grande économie mondiale, la Fed pourrait opter pour un maintien de sa politique accommodante jusqu’en 2014.

Si les perspectives du dollar américain semblent de plus en plus baissières depuis septembre, je trouve que celles de l’euro le sont aussi. Tandis que nous avons vu le début d’une potentielle reprise au sein de la zone euro depuis juillet, la Banque centrale européenne (BCE) nous a clairement dit en juin qu’elle envisage de maintenir ses taux d’intérêt à des niveaux bas pendant une période « prolongée ». Depuis la première communication du « forward guidance » de la BCE, l’euro reste bien achetée par les opérateurs même si de telles perspectives de politique de taux plaideraient en faveur d’une dépréciation de la monnaie unique dans le temps.

Le 23 septembre, Draghi a fait état de la possibilité de lancer une nouvelle opération de financement à long terme (LTRO) comme en décembre 2011 et février 2012. Ces deux premiers programmes ont consisté en l’injection de 1.000 milliards d’euros de liquidités dans le système financier européen pour soutenir les banques qui ne se prêtaient quasiment plus après le krach boursier de l’été 2011. Lors de la conférence de presse de Draghi le 2 octobre, il a indiqué qu'en cas de tensions sur les marchés monétaire et obligataire, de nouvelles mesures pourraient être adoptées par la banque centrale pour maintenir le coût de l'emprunt bas au sein de la zone euro.

Aujourd’hui, il n’y a plus de crise de confiance en zone euro, et nous avons vu les marchés boursiers mondiaux progresser de façon impressionnante depuis juillet. Mais il reste évidemment des risques baissiers dans l’économie européenne qui pourraient limiter une reprise l’année prochaine. D’après moi, si la Fed décide de procéder à un ralentissement du QE3 avec un calendrier de réductions progressives en 2014, ceci devrait entraîner une nouvelle hausse des taux obligataires aux Etats-Unis avec un effet de contagion sur le marché obligataire européen. Compte tenu de la fragilité de l’économie européenne et le fardeau qu’une hausse du coût de l’emprunt représenterait pour les pays toujours trop endettés et sans croissance, la BCE serait amenée à mettre en place de nouvelles mesures pour faire baisser les taux obligataires en Europe. Compte tenu des perspectives stables de l’inflation, la banque centrale a une marge de manœuvre pour lancer une nouvelle LTRO voir même abaisser de nouveau ses taux d’intérêt.

Si les conditions nécessaires pour un tel scénario se réalisent au quatrième trimestre, nous pourrions théoriquement voir le début d’une phase de dépréciation importante de la monnaie unique comme c’était le cas pour le yen et la livre sterling au début de cette année. Ceci dépend énormément de la politique de la Fed dans les mois à venir, ce qui est rendu beaucoup plus incertaine vu le départ de Bernanke. Normalement, si Janet Yellen, vice-présidente actuelle, prend la place de Bernanke l’année prochaine, le transfert de pouvoir devrait s’effectuer sans rupture de politique. C’est-à-dire que les perspectives d’un ralentissement éventuel du QE3 ne seront pas énormément modifiées tant que l’économie américaine ne sombre pas de nouveau.

Au quatrième trimestre donc, je vous propose de surveiller de près les prochaines réunions de la Fed (le 30 octobre et le 18 décembre) et de la BCE (le 7 novembre et le 5 décembre) pour de nouvelles indications quant aux politiques monétaires de ces deux banques centrales. Comme déjà expliqué, si les conditions nécessaires pour la mise en place d’une nouvelle LTRO sont présentes, je m’attendrai à une dépréciation légitime de l’euro sur le long terme. La question ici est de savoir si ces conditions apparaîtront et sur quels niveaux on peut envisager des opportunités de vente pour tirer profit de telles prévisions.

Pour l’EUR/USD, il suffit de prendre du recul pour constater que l’euro se situe au milieu de nulle part au sein d’un large canal baissier (la paire s’échange vers les 1,3600 à l’heure de la rédaction de cette analyse). Depuis juin l’évolution du marché est irrégulière alors que la paire suit des vagues de hausse et de baisse entre les 1,2800 et les 1,3700. Techniquement parlant, rien n’empêche que l’euro aille chercher de nouveaux plus hauts face au dollar au quatrième trimestre. Mais si cela devait arriver, c’est peut-être pour mieux vendre l’euro sous la résistance de son canal qui se situe à proximité des 1,3900. D’après moi, un tel scénario sera propice à des placements à la vente sous la résistance historique avec un ratio risque/rendement très attractif. Je vous laisse deviner les objectifs en cas d’un nouvel échec sous le haut du canal…


EURUSD, journalierAnalyse_Long_Terme_Vers_une_depreciation_de_la_monnaie_unique_avec_de_nouvelles_mesures_dassouplissment_de_la_BCE_body_EURUSD_LT.png, Analyse Long Terme : Vers une dépréciation de l'euro avec de nouvelles mesures d'assouplissement de la BCE


Si la stratégie de vente de l’EUR/USD est compliquée par les tergiversations de la Fed qui pèsent sur le dollar, on peut également s’intéresser à vendre la monnaie unique contre la livre sterling. Tandis que l’euro enregistrait de nouveaux plus hauts de huit mois contre le dollar au début du mois d’octobre, il s’échangeait sur ses plus bas de huit mois contre la livre. Une telle divergence entre deux paires historiquement corrélées s’explique par le changement de ton de la Banque d’Angleterre avec l’arrivée de Mark Carney comme Gouverneur cette année. En juillet, j’ai invité nos lecteurs à vendre l’EUR/GBP sous la résistance de son canal baissier en place depuis la crise financière de 2008-2009. Comme vous le voyez sur le graphique ci-dessous, j’ai correctement anticipé un retournement majeur. Avec une telle divergence entre l’EUR/USD et l’EUR/GBP, il faut se poser la question sur laquelle des deux paires ment…


EURGBP, Chandeliers hebdomadairesAnalyse_Long_Terme_Vers_une_depreciation_de_la_monnaie_unique_avec_de_nouvelles_mesures_dassouplissment_de_la_BCE_body_EURGBP_LT.png, Analyse Long Terme : Vers une dépréciation de l'euro avec de nouvelles mesures d'assouplissement de la BCE


Enfin, pour mettre à profit le potentiel de nouvelles mesures de soutien de la BCE, on peut également chercher des opportunités sur les marchés actions européens. Théoriquement, si les conditions nécessaires pour une troisième LTRO sont activées au quatrième trimestre, et si par la suite la BCE met en place cette mesure d’assouplissement (peut-être pour le premier trimestre 2014), ceci favoriserait une progression des marchés actions de l’Europe du Sud étant donné que ces marchés ont le plus à gager avec une telle politique. Ceux qui me suivent depuis juillet savent que j’ai un biais favorable sur le marché espagnol alors que l’indice phare de la Bourse de Madrid, l’IBEX 35, s’avère être une des places financières les plus performantes cette année.

Techniquement parlant, l’IBEX 35 montre une configuration en épaule-tête-épaule inversée (ETEI) sur le graphique hebdomadaire, la deuxième épaule étant établie lors du rebond sur les 7550 points en fin juin. La progression du marché depuis ce niveau a permis à l’indice de franchir nettement une ligne de tendance baissière en place depuis le sommet de 2010, renforçant ainsi les perspectives haussières sur le long terme. Au quatrième trimestre, tant que l’IBEX 35 reste au-dessus des 8700 points je maintiendrai un biais fortement haussier sur ce marché. Sur le long terme, il faut dépasser en cours de clôture une résistance clé à 9300 points sous laquelle le marché a établi un sommet majeur en octobre 2011. Une rupture de cette résistance devrait ouvrir la voie à une poursuite de la reprise en direction des 10 000 voire les 10 550 points en extension. 11 000 semble aussi être un objectif plausible en cas de réalisation de cette progression que j’anticipe (+18% par rapport au cours actuel).

Une correction au début du quatrième trimestre sous les 9300 points pourrait donc être une opportunité de se placer à l’achat sur l’IBEX 35 dans la zone des 8700/8800 points. On pourrait également rechercher des achats si les 9300 sont nettement franchis. Un retour sous les 8700 serait une invalidation de cette stratégie.

Enfin, notez que si j’ai un avis favorable sur le marché espagnol, ce n’est pas forcément le cas sur le marché américain où je vois le plus de risque de baisse avec une nouvelle hausse des taux obligataires. En fin juillet, nous avons vu pour la première fois depuis longtemps une baisse des indices américains en même temps que les indices européens montaient (ils ont finalement corrigé à la baisse, mais moins que Wall Street). Je pense que nous allons voir ce phénomène encore, surtout si la Fed ralentit son QE et la BCE lance une nouvelle LTRO.


ESP35, Chandeliers hebdomadairesAnalyse_Long_Terme_Vers_une_depreciation_de_la_monnaie_unique_avec_de_nouvelles_mesures_dassouplissment_de_la_BCE_body_ESP35_LT.png, Analyse Long Terme : Vers une dépréciation de l'euro avec de nouvelles mesures d'assouplissement de la BCE



Par Adrian Raymond, Analyste de Marché pour DailyFX.fr

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