Athènes dans l’impasse, le point sur les obligations d'entreprises grecques
Les tractations entre la Grèce et ses créanciers ont repris cette semaine, avec toujours pour objectif de sauver Athènes du naufrage financier.
Dernier épisode en date, la réunion des ministres des Finances des pays de la zone euro qui a eu lieu ce lundi. Malgré certaines avancées, l’Eurogroupe n’a pas été décisif. Les ministres des Finances de la zone euro ont certes "salué les progrès" dans les négociations entre les autorités grecques et leurs créanciers, mais demandent encore "plus d'efforts" pour obtenir un accord.
Yanis Varoufakis, le ministre grec des Finances, a affirmé de son côté que la Grèce risquait d'être à court de liquidités d'ici deux semaines. "La question des liquidités est terriblement urgente. Tout le monde le sait, ce n'est pas la peine de tourner autour du pot", a-t-il déclaré à l'issue de la réunion.
Pour rappel, Athènes doit s’entendre avec ses créanciers (BCE, Commission européenne et FMI) sur une liste de réformes (retraite, marché du travail…) lui permettant d’augmenter ses recettes. Faute d’accord, le versement de la dernière tranche d’aide d’un montant de 7,2 milliards d'euros est suspendu. Or le temps presse pour Athènes qui doit faire face à plusieurs échéances obligataires.
Si la piste d’un effacement de la valeur nominale de la dette grecque (320 milliards d’euros) semble impossible politiquement pour les européens, un allègement et/ou un aménagement des créances paraissent plus probables. Il pourrait s’agir par exemple d’un rééchelonnement ou d’un échange de titres.
L’incertitude liée à cette crise a provoqué des tensions sur le marché de la dette ces derniers mois, entraînant les émetteurs corporate du pays dans la tourmente. Les investisseurs optimistes quant à une issue favorable du dossier pourraient dès lors être tentés de se positionner à bon compte sur le marché secondaire. Parmi d’autres, voici quelques exemples d'obligations d'entreprises grecques, avec peu ou pas d’intérêts courus à débourser.
OTE Plc, Hellenic Petroleum, Frigoglass ...
L’opérateur grec de télécommunications OTE Plc est par exemple présent avec un emprunt au coupon de 4,625% à échéance 20 mai 2016. L’emprunt est actuellement disponible à 99,25% du nominal, soit un rendement de 5,40%. Il est possible d'acheter cette obligation chez Goldwasser Exchange "ex-coupon" (sans avoir à débourser les intérêts courus). Son rating est « BB-» (« High Yield ») chez Standard & Poor’s. Il se négocie par coupure(s) de 50.000 euros pour une taille émise de 900 millions.
Autre piste, celle de la compagnie pétrolière grecque Hellenic Petroleum qui est présente avec un emprunt au coupon de 5,25% et à échéance 10 mai 2017. L’obligation, qui ne bénéficie d’aucun rating, est actuellement disponible à 91,75%. Son rendement dépasse 13%. La coupure de négociation est de 100.000 euros pour une taille émise de 500 millions.
Enfin, le spécialiste de la fabrication et de la commercialisation d'unités de réfrigération commerciale est présent à travers l’emprunt de sa structure financière Frigoglass Finance BV. L’obligation en question, d’une maturité égale au 15 mai 2018, est disponible à 95,10% ce mardi matin. Son rendement atteint 10,10%, sur base d’un coupon de 8,25%, lequel vient d’être payé. La coupure de négociation s'élève à 100.000 euros pour une taille émise de 250 millions. L’obligation est notée « B+ » (catégorie « High Yield ») chez Standard & Poor’s.