Jeudi 3 décembre. Voilà une date souvent mentionnée depuis plusieurs mois dans nos analyses matinales. Et pour cause, toute la séance sera largement dominée par les propos de Mario Draghi. Quelques compléments d’informations sont à mentionner ce matin. Décryptage.
LA séance à suivre
Au-delà des attentes que le marché fait reposer sur les épaules de la BCE, et en particulier de son président Draghi, nous émettons envers nos clients les plus conservateurs un appel à la prudence de 14h00 à 15h30. S’il est vrai que la conférence de presse ne commencera qu’à 14h30, il est toujours bon de notre point de vue d’évoquer des créneaux un peu plus large. Par prudence. Pour la majorité des opérateurs souhaitant profiter de la forte volatilité que provoquera l’institution de Francfort, rappelons avant toute chose que Draghi a (hélas ?) la capacité de fortement décevoir les marchés.
Et pour cause, plusieurs annonces semblent déjà largement pricées (augmentation de six mois du Quantitative Easing et baisse des taux de dépôts). La véritable surprise pourrait venir d’une extension majeure des actifs couverts par le programme d’achats massifs, voire d’une progression des capitaux dédiés au programme supérieure à 15 milliards. Et pour cause, le scénario le plus probable serait que la BCE alloue désormais 75 milliards au lieu des 60 milliards actuellement dédiés à ce programme d’achats massifs de dettes souveraines. Pour l’heure, nous tablons surtout sur la capacité du « magicien » à rassurer par ses mots, comme à son habitude.
Souvenons-nous de sa phrase mythique du 26 juillet 2012 : « Je ferai tout pour sauver l’euro ». Ces seuls mots avaient globalement soutenu les marchés européens pendant près d’un an, sans mesure concrète. Et c’est précisément l’un des axes sous-estimés de cette conférence de presse : la capacité du président de la BCE à rassurer sans nécessairement sortir un arsenal monétaire ultra-accommodant, du fait de la réticence de la Bundesbank, inquiète que ces nouvelles mesures puissent accentuer le risque de bulles spéculatives sur le Vieux Continent. Notre préférence est donc de plaider pour un élan haussier sur les indices européens, en rappelant que nous écrivons ce mémo au moment où le DAX cote à 11 240 points (10h10).