Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Eramet (PA:ERMT) : +190% en 1 an au compteur. Et en ligne droite s’il vous plaît. C’est-à-dire sans consolidation depuis son point bas de mars 2017, à 36,5 € (petite flèche verte). Donc ça roule pour Eramet, surtout que le groupe cherche à se développer dans l’exploitation du lithium, une matière première stratégique incontournable dans la fabrication des batteries électriques et notamment dans celles des voitures électriques « propres » (entendez qui donc marchent principalement au nucléaire ou au charbon selon le pays de résidence). Bref, un marché qui fait rêver les investisseurs.
(D’ailleurs, ce secteur a fait l’objet d’une recommandation de notre part, à Philippe Béchade et moi-même dans un précédent numéro de Béchade Confidentiel : découvrez le ici.) Toujours est-il que les investisseurs s’accordent sur un objectif de 120 €. Le cours actuel donc.
Attention au risque de consolidation
Ensuite, si l’on ouvre un graphe, la situation apparaît bien compliquée pour Eramet. Non pas que la tendance soit remise en question, mais une petite consolidation devrait permettre au titre de souffler et de trouver des relais pour la suite. Actuellement, l’ardeur des investisseurs faiblit depuis le début de de l’année (logique après une hausse stratosphérique). Et, graphiquement, Eramet est confronté à trois résistances importantes, qui se croisent autour de la zone des 120 € : par ordre d’importance (mais ça se discute) ce sont la résistance oblique (« O ») du canal baisser (rouge pointillé) ; la moyenne mobile 150 (« MM150 ») qui arrive « à plat » et la résistance horizontale « R.H » (rectangle rouge).
Techniquement, enfin, l’indicateur d’inertie, le SMI, est arrivé en zone de surachat (pastille orange) et commence à décélérer. Donc, sauf à tenir la cadence (ce qui est possible, ne préjugeons de rien) la situation devient quand même particulièrement tendue pour Eramet. Il faudrait quand même au groupe de vraies bonnes nouvelles pour continuer à booster. De toute façon, sous une zone de triple résistance de long terme, on n’achète pas (sauf si vous cherchez les ennuis) et en cas de signal de retournement, attention à la consolidation qui peut suivre.
Le potentiel de cette consolidation ?
Il est de -20% actuellement : l’objectif de la consolidation serait un retour sur le support graphique intermédiaire (« S.I » segment vert), ce qui n’aurait rien d’extravagant au regard de la volatilité et de la progression sur 1 an du titre.
Alors quel signal surveiller pour le départ de la consolidation d’Eramet ?
Passons à la vue journalière pour affiner tout cela.
Déjà, depuis le début de l’année et depuis que l’objectif fondamental a été atteint, les investisseurs lèvent le pied. C’est très net si l’on regarde le On Balance Volume (OBV) qui permet de mesurer les flux de capitaux. Si l’OBV est haussier, cela dénote un flux positif d’investissement ; s’il est baissier, c’est que globalement des positions sont soldées. Et s’il est « flat » c’est que… heu… eh bien les investisseurs n’ont plus d’intérêt pour le titre. Sur Eramet, vous voyez que l’OBV était très positif depuis octobre dernier, et est depuis passé flat. Donc, la mécanique qui propulsait Eramet vient de perdre du carburant et je soupçonne quelques grosses mains de sortir tranquillement du dossier.
Résumons l’équation
Un objectif fondamental atteint et même dépassé ce matin :
+ un titre en train de tester trois grosses résistances graphiques de long terme
+ des investisseurs qui lèvent le pied
+ un support journalier testé (pastille orange)
= une forte probabilité de retour sur le support intermédiaire mensuel (« S.I ») à 100 €, soit 20% plus bas !