La Vouli va à nouveau voter
Les mesures de rigueur contenues dans l’accord politique hérissent au plus haut point la frange radicale du parti d’Alexis Tsipras : Syriza. Et pour cause, la liste des nouvelles mesures de rigueur est particulièrement douloureuse comme nous le présentions ces derniers jours. La TVA est rehaussée, au même titre que la taxe sur les bénéfices des entreprises, le régime des retraites sera réformé et une importante vague de privatisations va secouer le pays ces prochaines années. Entre autres. Du moins, si la Vouli valide ce contenu. Ce qui est loin d’être certain tant la fronde au sein de Syriza semble inévitable. Alexis Tsipras devra donc convaincre ses alliés lors du débat parlementaire qui précédera le vote, aujourd’hui.
Les marges de manœuvre du Premier ministre seront une nouvelle fois très limitées. Tsipras a affirmé ne pas croire en l’accord conclu à Bruxelles. Ses déclarations à la télévision publique grecque ERT sont claires : « J’assume mes responsabilités pour toute erreur que j’ai pu commettre, j’assume la responsabilité pour un texte auquel je ne crois pas mais je le signe pour éviter tout désastre au pays ». Voilà la ligne qui sera défendue aujourd’hui par Tsipras pour éviter la scission de sa formation politique. En somme, si l’accord est validé à la Vouli cette nuit, ce sera avant tout grâce aux voix de l’opposition, et non à celles de Syriza. Signe des tensions, en parallèle, le syndicat des fonctionnaires grec a lancé un appel à la grève dans toute la Grèce, ce matin. Il s’agit d’une première depuis l’arrivée de Tsipras à la tête de l’Etat.
Le dossier reste toujours aussi explosif. Tsipras a rejeté hier, publiquement, la possibilité de mener des élections législatives anticipées. Et ce, pour « essayer d’appliquer son programme politique » jusqu’au terme de son mandat, dans quatre ans, selon l’AFP et France 24. Dernière information permettant de mettre à jour cette trame, les tensions entre l’exécutif et la méfiance grandissante de la population (dont bon nombre d’électeurs de Tsipras se sentent trahis suite aux promesses électorales violées au profit de l’accord de lundi) pourraient à nouveau se tendre. Tsipras a en effet annoncé que les banques grecques pourraient rester fermées au moins un mois supplémentaire, alors que les retraits quotidiens aux différents distributeurs du pays sont toujours limités à hauteur de 60 euros par personne. A suivre durant notre Good Morning Market à 10h30 et pendant notre séance de Live Trading à 15h15 !
Dorian Abadie
Analyste Marchés
XTB France