Le rebond de la séance de mercredi n’aura pas duré et c’est sans surprise que les marchés ont renoué avec la tendance baissière dominante depuis le début du mois de janvier. Au regard des pertes cumulées ces dernières semaines en bourse, on peut sans conteste parler de « bear market ». Les craintes ne sont pas complètement infondées mais, clairement, il y a une grande part d’irrationnel en ce qui concerne la panique touchant les valeurs bancaires. Les banques françaises, en particulier, sont saines, solides grâce au renforcement ces dernières années de la régulation, et offrent des perspectives de rentabilité tout à fait respectables. Les inquiétudes légitimes à propos des banques italiennes ne peuvent en aucune façon s’appliquer aux banques françaises. Au regard des dernières semaines, on pourrait être tenté de faire le parallèle avec la crise de 2007-08. Ce n’est pas complètement aberrant. Il y a un problème d’endettement des agents économiques qui est indéniable. Pour autant, un mois et demi de chute boursière importante ne signifie pas pour autant qu’une nouvelle crise financière est sur le point d’éclater dans les semaines à venir. En revanche, tout le monde s’accordera sur le fait qu’il y a une réelle crise de confiance.
Les derniers faits marquants :
La FED n’est pas à un paradoxe près. Lors de son audition hier, Janet Yellen a confirmé que la banque centrale s’intéresse de nouveau aux taux négatifs. Un discours assez surprenant quand on considère qu’officiellement la stratégie de politique monétaire américaine consiste à augmenter les taux. C’est certainement la preuve que le pari énoncé il y a quelques semaines de quatre durcissements monétaires en 2016 est inatteignable au regard des conditions macroéconomiques.
On pourrait croire que les craintes concernant la Deutsche Bank (DE:DBKGn) sont isolées. Loin de là, Credit Suisse (VX:CSGN) suit la même trajectoire. L’action évolue à un plus bas de 27 ans tandis que le CDS à maturité cinq ans est de retour aux niveaux de 2012, en pleine crise de la dette souveraine européenne. Il semble que les investisseurs s’interrogent sur les capacités du nouveau PDG, Tidjane Thiam, à mener à terme son plan de restructuration du groupe.
2016 pourrait être l’année du retour de l’or sur le devant de la scène. L’once a grimpé de 50 dollars hier. Le fait que la FED évoque la possibilité de taux négatifs n’est certainement pas pour rien dans cette belle progression. Clôture proche des 1250 USD. La hausse a de fortes chances de se poursuivre alors que les investisseurs sont à la recherche de placements sûrs à 100%.
À suivre aujourd’hui :
La seule chose que puisse espérer aujourd’hui l’investisseur en bourse est un rebond technique. Tout porte à croire que la tendance baissière va rester dominante. Pour le CAC 40, cela pourrait se traduire rapidement par une chute vers les 3850 points.
Principal focus du point de vue macroéconomique sur les ventes au détail aux Etats-Unis en janvier qui sont attendues par le consensus en hausse à 0,1% après -0,1% précédemment. Il y a une forte probabilité pour que l’estimation du consensus soit trop optimiste car les conditions climatiques extrêmes du mois dernier ont vraisemblablement pesé défavorablement sur cet indicateur. A Saxo Banque, nous envisageons que les ventes au détail ressortent encore en territoire négatif.