Black Swan / Cygne Noir
Les indices européens sont en forte baisse depuis hier suite au tragique crash du Boeing 777 de la Malaysia Airlines à la frontière commune entre l’Ukraine et la Russie. D’après plusieurs responsables occidentaux, ce crash serait lié à l’utilisation d’un missile sol-air contre l’appareil. La confusion est totale à l’heure actuelle, puisque les deux camps rivaux en Ukraine se rejettent mutuellement la responsabilité. Nous ne saurons sans doute jamais ce qui s’est réellement passé quant à ce qui semble être une attaque délibérée, dont le bilan actuel fait état de 295 morts. Toujours est-il que d’un point de vue boursier, on peut clairement parler de « Black Swan » ou de « Cygne Noir ». Autrement dit : un évènement fortement déstabilisateur et totalement imprévisible, typiquement caractéristique d’un attentat hautement symbolique. Ni analyse technique, ni chartisme, ni aucune forme d’analyse macro-économique ne peut, naturellement, anticiper un tel évènement et ses conséquences d’un point de vue boursier. Dans les prochaines heures, il conviendra donc de suivre attentivement l’évolution de ce dossier littéralement catastrophique, où chaque chancellerie s’étant à ce stade publiquement exprimée renvoie à des notions de guerre, de violente crise géopolitique et d’explosion des tensions aux portes de l’Europe. Voilà plusieurs mois, et en particulier ces derniers jours, que nous attirons l’attention de nos clients sur le dossier ukrainien en insistant sur le fait qu’il repassera rapidement au premier plan de l’actualité, sans bien sûr savoir précisément que cela se ferait via tel un Black Swan, caractéristique d’une période explosive. A suivre de très près !
Zoom sur l'or
Parallèlement à cette actualité, on comprend aisément l'engouement actuel pour les valeurs refuges comme l'or, l'argent ou le franc suisse. Intéressons-nous aujourd'hui à l'or. La valeur refuge par excellence évolue actuellement autour des 1 313$ l'once. L'actif s'échange désormais au sein d'un cycle haussier. En D1, le RSI (14) évolue en dehors de ses zones de tension ; l’ensemble de nos objectifs haussiers de ces cinq dernières semaines ont ainsi été validés, et même dépassés ! Voir nos précédentes analyses quotidiennes (nous sommes haussiers depuis le prix de 1 246$ l’once). Si les récents mouvements de la valeur sont grandement liés aux craintes soulevées par la déstabilisation de l’Irak, par le dossier ukrainien et par le ralentissement économique en Chine, précisons quelques niveaux qui nous paraissent pertinents à court terme. Pour la séance en cours, nous privilégions un scénario baissier ayant pour point pivot les 1 291$. Au-dessus de ce niveau, les cibles envisageables à l’achat se situent à 1 324$ et à 1 333$. En scénario alternatif, donc en dessous de ce point pivot situé à 1 291$, nous tablons sur des cibles à 1 285$ et à 1 265$. Néanmoins, tant que le point pivot (à 1 291$) sert de support, comme actuellement, nous nous concentrerons sur un trading range avec un biais haussier, en ciblant particulièrement les 1 324$. Attention, toutefois : le biais haussier semble relativement faible pour le moment. Nos précédentes analyses sur l'or ont largement porté leurs fruits à l'occasion des dernières séances de trading.
Rappel de notre trame de fond
Les actualités pourraient se succéder sans trame de fond, mais le lecteur n'y aurait aucun intérêt. Cette troisième partie de notre analyse est donc un espace de rappel de la trame de fond qui agite actuellement les marchés financiers. Les actualités secondaires ne manquent pas mais rappelons LE grand dossier du moment : le montant alloué au programme de soutien à l'économie US piloté par la Fed est réduit, pour la cinquième fois. Initialement, quelques 85 milliards de dollars étaient injectés chaque mois sous la forme d'achats d'obligations et de titres hypothécaires. Désormais, suite au cinquième « tapering » (annoncé le mercredi 18 juin), ce montant mensuel est fixé à 35 milliards, amenuisant ainsi l'un des principaux leviers auprès des opérateurs boursiers. Ce fameux « QE3 » représente clairement le fil conducteur des marchés financiers en ces temps de lente et fragile reprise économique. Pour autant, la Fed devrait globalement maintenir une politique monétaire largement accommodante en 2014, bien que nous tablions sur un arrêt total du programme « QE3 » à la fin de l'année.