Face à la faiblesse des taux, un brasseur britannique a eu l’idée de proposer une alternative originale pour séduire les investisseurs : verser les intérêts de son emprunt sous forme de bouteilles de bière.
Basé à Edinburgh, Innis & Gun Brewing a besoin de trois millions de livres sterling (+/- 4,07 millions d’euros) pour construire un nouveau site de production. Et il préfère s’adresser aux personnes qui apprécient ses produits plutôt qu’aux banques.
« Nous aurions pu solliciter un financement bancaire, mais nous préférons verser les intérêts à des personnes qui apprécient nos produits. Nous sommes confiants dans le fait que nous proposons une offre qui va nous permettre de lever les fonds nécessaires à la construction d’une nouvelle brasserie, et qui représente un attrait pour la communauté Innis & Gun. Cela lui donne l’opportunité de devenir plus proche de nos activités et de jouer un rôle important dans notre succès futur », a expliqué Dougal Sharp (TOKYO:6753), l’un des fondateurs de l’entreprise.
Un coupon de 9%
L’emprunt proposé affiche une durée de quatre ans et offre un intérêt annuel de 7,25% versé en cash, mais les investisseurs optant pour un paiement sous forme de bière seront mieux rémunérés. Ils auront droit à l’équivalent d’un coupon de 9%.
La coupure minimale est de 500 livres sterling (+/- 679 euros). La période de souscription se termine le 16 juin et les « premiers ordres enregistrés seront les premiers servis ».
Innis & Gunn a réalisé un chiffre d’affaires annuel de 11,8 millions de livres l’année dernière, contre 10,5 millions un an avant.
Obligations burritos
Le deal proposé par l’entreprise n’est pas sans rappeler les « Burritos bonds » (« Obligations burritos ») proposées l’année dernière par la chaîne de restauration mexicaine Chilango. Les investisseurs reçoivent durant les quatre années de vie de l’emprunt un intérêt de 8% augmenté d’avantages divers comme des chèques pour des burritos ou encore un repas gratuit par semaine dans les établissements du groupe.
Ces initiatives originales suscitent toutefois la plus grande prudence des investisseurs professionnels. Ces derniers déplorent le manque de protection des créanciers ou encore l’absence de liquidité sur le marché secondaire.