Le groupe pharmaceutique américain abbvie vient de lever sans peine 16,7 milliards de dollars sur le marché obligataire, bouclant au passage la troisième plus grosse émission « corporate » de l’année, derrière l'opérateur télécom at&t et le laboratoire Actavis.
Après avoir échoué à racheter l'entreprise irlandaise Shire pour 55 milliards l’année dernière, du fait du changement de règles fiscales aux Etats-Unis, abbvie s'est rabattu dernièrement sur la société de biotechnologie californienne Pharmacyclics, producteur de l'Imbruvica, un traitement contre les cancers du sang.
Dans le cadre du financement de cette acquisition de 21 milliards de dollars, mais aussi de son programme de rachat d’action, abbvie a lancé ce mardi une émission multi-tranche qui a attiré plus de 60 milliards de dollars d’ordres.
Les nouvelles obligations affichent des maturités de trois, cinq, sept, dix, vingt et trente ans, avec des coupons respectifs de 1,80%, 2,50%, 3,20%, 3,60%, 4,50% et 4,70%.
On retiendra que pour l'emprunt assorti de la maturité la plus longue, abbvie a dû s’acquitter d’une prime de 180 points de base en regard du rendement des bons du trésor américains de même maturité.
Les obligations devraient bénéficier d’un rating « Baa1 » chez Moody’s. Elles se traitent par coupures de 2.000 dollars. Au-delà du risque « émetteur », l’investisseur doit donc également tenir compte du risque de change.