Inlassablement le dossier de la dette grecque revient à la une de l’actualité. A quoi faut-il s’attendre ? Comment peut-on appréhender cette situation en portefeuille ? Avec des taux d’intérêts de 21% sur une période de 2 ans, les obligations gouvernementales grecques ne font plus illusion.
« Avec de tels niveaux de taux, le marché démontre clairement qu’il ne doute plus du défaut ou du moins de la restructuration de la dette grecque », prévient Alex Goldwasser, Associé Gérant de la société Goldwasser.
Certains investisseurs particuliers détiennent encore du papier de ce type en portefeuille. Faut-il s’en défaire ? « Nous ne pensons pas qu’il soit opportun de vendre. A notre avis, nous nous dirigeons vers une restructuration de la dette. Les échéances seront prolongées et des moratoires concernant le paiement des intérêts seront instaurés pendant quelques années. A notre avis, ces obligations ne vaudront jamais zéro », ajoute Alex Goldwasser.
Certains investisseurs audacieux pourraient être tentés d’acquérir des obligations soit gouvernementales soit d’entreprises grecques. Il est vrai que certaines sociétés présentent des bilans sains et des ratings convenables mais offrent, en raison de leur nationalité grecque, un rendement supérieur à d’autres sociétés européennes présentant des caractéristiques similaires.
C’est le cas, par exemple, d’Hellenic Petroleum ou de la société de télécommunications OTE. OTE qui a un rating BB- propose un taux de 6,5% sur 3 ans. Acheter ce genre de papier aujourd’hui, à la veille d’une grande manœuvre, relève surtout du pari. On notera aussi qu’une société grecque offre un rendement inférieur à l’Etat grec, ce qui démontre dans quelle situation se trouve ce pays.
En ce qui concerne la dette étatique, la prochaine échéance à surveiller est le 5 juin. « Cela ne va plus durer des mois. Les prochains remboursements arrivent et il y a tout lieu de croire que l’on se dirigera vers une restructuration. C’est la deuxième opération du genre», note Alex Goldwasser.
Faut-il aussi anticiper une sortie de la Grèce de la zone euro? « Ce n’est pas un scénario à écarter même si ce n’est dans l’intérêt de personne de voir la Grèce sortir de la zone euro. L’effet de cette sortie ne devrait cependant pas être trop dévastateur sur les marchés car cette nouvelle est attendue et déjà intégrée dans les marchés. Par contre, ce qui occasionne des chocs, ce sont des nouvelles inattendues comme un relèvement des taux d’intérêts, par exemple. L’impact d’un tel relèvement sur les obligations high yield serait plus inquiétant », estime Alex Goldwasser.
Vigilance et diversification restent donc les maîtres-mots en gestion de portefeuille, surtout dans une situation aussi tendue.