Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Allez, c’est lundi et pour commencer la semaine dans la joie et la bonne humeur, je vous propose un plan de trade « spécial contrarien ».
Il s’agira ici de se positionner à l’achat sur Deutsche Bank (DE:DBKGn) (DE000514008-DBK), dont la situation est pour le moins difficile depuis de longs mois, entre pertes récurrentes, risques majeurs dus à ses engagements spéculatifs et autres produits dérivés à fort levier. La filiale américaine a en outre échoué à la dernière série de stress tests conduite en juillet dernier par les organismes de régulation américains.
D’un autre côté, ce qui est rassurant, c’est que la Deutsche Bank fait partie de l’élite de ces méga-banques d’investissement qui, sans aucun complexe, ont allègrement dépassé les limites du raisonnable (et de la bonne gestion) en prenant de toute évidence des risques inconsidérés. Et qui, du fait de la taille des actifs engagés (ou plutôt que le régulateur les a laissées engager), appartient au gratin des banques systémiques, c’est-à-dire au cercle très fermé des « too big to fail« . Bref, Deutsche Bank est de ces banques qui, à elles seules, sont capables de faire sauter le système financier mondial en cas de défaillance.
Qu’y-a-t-il de rassurant dans tout cela ? Tout simplement la certitude que les gouvernements et institutions qui ont laissé se développer ce système ne le laisseront jamais sombrer. En tout cas pas avant d’avoir ponctionné les comptes des clients et si nécessaire du contribuable, soit directement (comme à Chypre en 2013), soit par l’intermédiaire de leur gouvernement (crise de 2008)…
Des rumeurs autour d’un rapprochement avec Commerzbank (DE:CBKG)
Mais revenons-en au cas particulier de la Deutsche Bank, qui envisagerait maintenant de se restructurer en adoptant le statut de holding. Celui-ci lui permettrait, il est vrai, de pouvoir réorganiser ses activités en différentes entités séparées, d’isoler les compartiments les uns des autres afin de permettre aux autres caissons de pouvoir rester à flot si une voie d’eau venait à noyer l’un d’entre eux.
Autre avantage : cette nouvelle structure permettrait d’isoler des actifs douteux, voire de noyer le poisson en associant l’un de ces « caissons étanches » à un partenaire extérieur comme les rumeurs autour d’une alliance avec Commerzbank le laissent supposer…
Il y a quelques jours, Martin Zielke, président du directoire de Commerzbank, a déclaré à cet égard qu’il préférerait que le rapprochement avec Deutsche Bank se fasse « plutôt aujourd’hui que demain ». Et comme le gouvernement dispose d’une participation de 15,5% dans Commerzbank, on peut aisément se dire qu’il n’a pas pris la parole sans avoir reçu de garanties au préalable.
Ministre allemand des Finances, Olaf Scholz s’est de son côté dit disposé à « envisager une combinaison des deux banques ».
Bref, Deutsche Bank est un dossier extrêmement chaud et une institution en difficulté à laquelle les décideurs lancent une bouée de sauvetage, ce qui pourrait avoir un impact positif sur son cours de Bourse.
Passons maintenant à l’analyse graphique.
Un rebond prononcé de l’action est envisageable
Sur une vue à long terme, l’action Deutsche Bank semble réagir sur un support (le rectangle horizontal vert « S ») situé dans la zone des 10€.
Techniquement, une divergence haussière de l’indicateur MACD (« Div 3 ?! ») est par ailleurs en passe de se valider pile sur ce support (la pastille orange).
Bien que la tendance soit baissière, il se trouve que des divergences de même nature se sont manifestées par le passé… et que les dernières (« Div 1 » et « Div 2 » ) ont occasionné des rebonds de 40 à 50% de l’action !
Pour cibler le niveau d’achat, je vous propose maintenant de passer à la vue journalière.
Techniquement, la vague d’impulsion de l’indicateur MACD va tester sa résistance (l’axe de propagation oblique rouge) et je pense qu’elle a deux chances sur trois de la casser, ce qui serait un signal d’achat intéressant à suivre.
Si je m’avance à donner comme probable la validation de ce signal d’achat, c’est d’une part parce que le volume de transactions a montré la semaine dernière que des investisseurs ont déjà commencé à rentrer sur le dossier (la pastille orange sur la partie volumes). D’autre part, la MACD vient tout juste d’opérer un non-croisement haussier avec sa ligne de signal, ce qui est encore plus encourageant.
Une autre façon de se positionner à l’achat est d’attendre une clôture au-dessus des 10,70€ (le petit segment vert), mais attention ! : si vous ne pouvez pas surveiller en permanence ce que va faire Deutsche Bank et si vous n’avez pas une discipline de fer au niveau de la gestion de risque global de votre portefeuille (et de la ligne DBK en particulier), abstenez-vous.
Cela peut en tous les cas aller très vite et il ne faut pas prendre de risques inconsidérés sur ce genre de valeur car cela peut « swinguer » très fort.
Dans cet état d’esprit et ce contexte, on visera un premier objectif « O1 » à 13€, soit un potentiel de 20%. Deutsche Bank pourrait toutefois vite atteindre la zone des 17€ (« O2 »), soit un potentiel de l’ordre de 60%.
Pour les abonnés à la newsletter de Philippe Béchade, c’est exactement le même genre de configuration que celle que nous avons mise à profit sur Eramet (PA:ERMT), avec qui plus est le même potentiel d’appréciation.
Ce qui nous a permis d’encaisser une première plus-value en fin de semaine dernière, un gain de 24% en un temps record. Au cas où vous voudriez nous rejoindre, c’est par là !