Détenu à près de 85% par l’État français, EDF (PA:EDF) avance dans son programme de cession d’actifs, duquel il espère retirer quelque dix milliards d’euros d’ici à 2020 et réduire son endettement.
Le groupe vient notamment de finaliser la cession de créances à un pool d’investisseurs pour un montant d'un milliard et demi d’euros, après avoir vendu fin décembre, via sa foncière Sofilo, un portefeuille immobilier totalisant 300.000 mètres carrés de bureaux situés en France.
Ces mesures s’inscrivent donc dans le plan de réduction de la dette de l’entreprise, une dette qui s'élevait officiellement à 36,2 milliards d'euros au 30 juin, mais qui atteindrait en réalité, selon de nombreux observateurs du dossier, plus de 70 milliards d’euros.
Une chose est sûre, tous les leviers susceptibles de faire rentrer du cash sont actionnés par le groupe, pour qui 2016 restera assurément une « annus horribilis ». Sa solvabilité fut même remise en cause, EDF étant confronté à un mur d'investissements liés à la rénovation de son parc nucléaire vieillissant et à la construction de nouvelles centrales.
La démission en mars de son directeur financier, hostile à la construction de réacteurs à Hinkley Point, a par ailleurs dévoilé au grand jour les distancions au sein même de l’état major de l’entreprise sur ce projet pharaonique, estimé à 21 milliards d’euros et dont certains craignent qu’il ne coule l’entreprise.
Fragilisé d’autant plus par la baisse des prix de l'électricité, la direction n’a eu d’autre choix que de lancer une série de mesures visant à assurer la périnité de l'entreprise. Outre des cessions d’actifs, sont également au programme une augmentation de capital de quatre milliards d’euros, dont trois milliards assurés par l'Etat ainsi qu’une option de versement du dividende sous forme d’actions.
Standard & Poor's confirme sa note
Au rayon des bonnes nouvelles tout de même, on retiendra que Standard & Poor's a confirmé la note de crédit de l’entreprise à la mi-décembre, et ce bien qu'Eléctricité de France ait communiqué quelques jours plus tôt des objectifs 2017 inférieurs aux attentes de l’agence.
Celle-ci tablait en effet sur un excédent brut d’exploitation d’au moins 15 milliards d'euros cette année, contre 14,3 milliards annoncés par la direction. Même s’il s’agit d’une ‘évolution négative pour le groupe’, Standard & Poor’s considère qu’elle reste en ligne avec un rating « A ».
L’agence précise que le décalage ne provient pas tant de mauvaises performances opérationnelles, mais davantage des arrêts de centrales non programmés dans le cadre du programme de vérification engagé par l’Autorité de sûreté nucléaire.
Un rendement annuel de 3% pour la green bond 2025
Très actif dans le nucléaire, Electricité de France se présente également comme un leader dans la transition énergétique, ce qui lui a permis d'émettre il y a deux ans un emprunt vert, dont les fonds sont destinés pour rappel à financer des projets à vocation environnemental et durable.
Ce emprunt, libellé par coupures de 2.000 dollars et remboursable en 2025, a perdu quelques points suite à la remontée des taux longs américains en fin d'année. Il se traite à 101% du nominal, de quoi permettre à l’investisseur de tabler sur un rendement annuel bien supérieur à 3%.
Plus risqué car de type subordonné junior, l’emprunt perpétuel au coupon de 5,25% propose quant à lui un rendement annuel proche de 6% jusqu’au premier call en 2023. A cette date, EDF pourra rembourser cet emprunt à 100%, sans quoi le coupon deviendra variable. L’investissement est cette fois fixé à 100.000 dollars tandis que le rating « BB » de l’émission se situe dans la catégorie spéculative.
A noter pour terminer qu'en euro, la perpétuelle remboursable en 2025 propose un rendement annuel jusqu'au call de 5%, sur base d’un cours de 102,50% du nominal. La coupure est fixée à 100.000 euros.