Beaucoup d’informations sont à traiter ce matin. Premier élément central, l’excédent commercial chinois est passé de 60,24 milliards de dollars à 60,30 entre août et septembre (contre une attente pessimiste fixée à 46,8 milliards). Si le chiffre peut laisser penser que le ralentissement économique n’est plus d’actualité : il n’en est rien. Le diable est dans les détails. Et pour cause, les importations posent problème dans le calcul de ce chiffre : onzième recul mensuel consécutif (-20,4% contre une attente de -15% en rythme annuel). Les Echos relèvent à juste titre ce matin « les échanges commerciaux de la Chine se sont contractés de 8,1% au cours des neuf premiers mois de l’année par rapport à la même période de 2014 ; ce qui est très loin de l’objectif officiel d’une croissance de 6% sur l’ensemble de l’année ». Décryptage.
Cinq axes majeurs
Le spectre d’un violent ralentissement économique en Chine est donc de nouveau présent dans les esprits des opérateurs boursiers ce matin. Deuxième élément central de la lourde trame qui nous attend aujourd’hui : les membres du FOMC que nous évoquions hier matin (Lockhart, Evans et Brainard) ont envoyé des signaux totalement contradictoires, à nouveau. Et pour cause, la probabilité d’un relèvement des taux d’ici la fin de l’année (évoquée par Janet Yellen les jeudis 17 et 24 septembre) resteraient d’actualité, malgré les mauvaises publications américaines dévoilées ces dernières semaines. A nouveau, cette hésitation de la part des membres du FOMC au profit d’un resserrement de la politique monétaire américaine aggrave le scénario baissier sur les indices occidentaux en ce début de matinée. D’autant que la saison des résultats trimestriels a commencé : JPMorgan et Intel (O:INTC) diffuseront notamment leurs résultats après la clôture de Wall Street, ce soir.
Troisième élément, l’inflation allemande diffusée ce matin pour le mois de septembre n’est guère encourageante. Au travers d’une stagnation totale en rythme annuel et d’un recul de 0,2% en rythme mensuel (en accord avec les attentes du consensus), la locomotive européenne laisse à nouveau craindre un échec total de la politique d’achats massifs d’actifs de la BCE censée relancer la croissance et … l’inflation, au sein du Vieux Continent. De quoi envisager à nouveau une action de la banque centrale européenne à la fin du mois, au travers de l’extension de la durée du programme évoquée ces derniers matins via nos analyses, et reposant en partie sur les attentes de Goldman Sachs et de Barclays (L:BARC). Mais pour l’heure, ces « espoirs » encore évoqués hier matin semblent totalement éclipsés au moment de l’écriture de cette analyse par les précédents biais mentionnés.
D’autant que, quatrième biais, le ZEW allemand qui sera diffusé à 11h00 est attendu en forte baisse, au travers d’un passage de 12,1 à 6,0 entre septembre et octobre. Un tel recul signalerait au marché que les opérateurs économiques allemands sont moins confiants quant aux perspectives à court/moyen terme pour leurs sociétés, sur fond de ralentissement en Chine. Pour le moment, nous ne pouvons que nous baser sur le consensus. Cinquième et dernier biais : les membres Bullard et Dudley du FOMC prendront la parole (respectivement) à 14h00 et à 17h45. Compte tenu de la zizanie provoquée par leurs homologues hier, le spectre de nouvelles explosions de volatilité est clairement à craindre pour la fin de séance. La balance commerciale américaine diffusée à 20h00 n’a pratiquement aucun impact de notre point de vue. Quant à notre trame boursière pour l’indice allemand, nous maintenons les niveaux mentionnés hier, au travers d’une préférence nettement baissière sous le confluent fixé à 10 100 points.