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Etats-Unis - Bien ? Ou mieux que bien ?

Publié le 26/07/2013 18:44
GC
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Le 31 juillet, sera publiée la première estimation de la croissance du PIB au deuxième trimestre 2013, et il est plus difficile que jamais de donner une prévision. Pour une part, cette difficulté vient du fait qu’avec cette première estimation seront aussi publiées des révisions historiques, intégrant de nouvelles définitions et méthodologies. Pour une autre part, il est relativement difficile de réconcilier les données mensuelles (de commandes, commerce extérieur….) avec le détail des comptes nationaux pour les deux trimestres connus jusqu’ici, compliquant l’estimation des chiffres à venir.

Les données d’activité de l’industrie des biens durables en juin illustrent parfaitement ces difficultés. Ainsi, pour le premier trimestre, les ventes du secteur étaient compatibles avec le maintien d’un certain dynamisme dans les dépenses d’investissement des entreprises. Mais les données de croissance ont finalement mis en évidence un ralentissement marqué. Le repli annoncé pour les T2, pourrait donc aussi ne pas être confirmé la semaine prochaine. D’une autre façon, le dynamisme des nouvelles commandes doit beaucoup aux dépenses militaires, alors même que c’est au cours du deuxième trimestre que le sequester (soit les baisses automatiques de dépenses du gouvernement fédéral) a été mis en place, ce qui serait compatible avec une contribution fortement positive des dépenses publiques à la croissance.

Le doute plane ainsi sur l’évolution à attendre pour l’investissement des entreprises et les dépenses publiques, qui pourraient tous deux rebondir. La consommation des ménages est généralement bien plus facile à estimer, notamment grâce aux ventes de détail. Et là, on peut attendre une croissance réelle assez proche des performances du premier trimestre, soit aux alentours de 2,5%. L’investissement résidentiel est aussi une inconnue de taille : si les données de dépenses en bâtiments résidentiels publiées par le Department of Commerce sont plutôt décevantes, les ventes immobilières dans le neuf montrent un dynamisme bien plus prometteur. Finalement, le commerce extérieur, avec une forte croissance des importations, mesurées en volume, en mai, semble aussi indiquer une demande intérieure solide.

Les finances du gouvernement fédéral sont un bon marqueur de l’état de la conjoncture. Or elles s’améliorent. La résorption très rapide du déficit en ce début d’année 2013 illustre en effet le dynamisme de l’économie. En moyenne sur 12 mois, le déficit dubudget fédéral se limitait ainsi à USD 695 mds en juin 2013, contre USD 1 231 mds un an auparavant, soit une réduction de USD 536 mds. Cette réduction vient à la fois d’une baisse des dépenses (de USD 320 mds entre juin 2013 et juin 2012, en moyenne mobile sur 12 mois) et d’une progression des recettes (USD 216 mds). Le détail des données montre des augmentations, en pourcentage du PIB, non seulement des contributions sociales –en lien avec la remontée des taux de cotisation en janvier 2013, mais pas seulement – mais aussi des recettes de l’impôt sur le revenu des personnes et des sociétés. Les finances des Etats et collectivités locales se sont également améliorées de façon prononcée dernièrement, bien qu’en ordre dispersé comme l’a montré la faillite de la ville de Détroit. Les données couvrant les finances publiques ne sont jamais révisées, et nous conduisent ainsi à un certain optimisme sur les évolutions économiques en cours.

Les membres du FOMC disposeront ainsi des nouvelles estimations de croissance de l’activité. Il est peu probable que ceci les conduise à réviser fondamentalement leur analyse. Par ailleurs, cette réunion ne sera pas suivie d’une conférence de presse, et ne devrait donc pas marquer de changement de politique. Septembre sera bien plus propice aux annonces.

Mais il n’y aura pas un mot plus haut que l’autre, et les éventuelles décisions seront nuancées de façon à limiter les réactions des marchés. Si jamais les rapports emploi publiés d’ici là venaient à conduire les membres du FOMC à baisser leurs prévisions d’évolution du chômage, ils pourraient choisir d’annoncer le ralentissement du rythme mensuel d’achats de Treasuries et de MBS au titre de la troisième vague d’assouplissement quantitatif (QE3). Mais nous continuons de penser qu’ils attendront décembre, notamment du fait de la remontée du taux d’activité qui limite la baisse du taux de chômage.

Enfin, cet été, l’attention va continuer de se porter de plus en plus précisément sur l’identité du successeur de Ben Bernanke, dont le mandat expire à la fin du mois de janvier 2014 et ne devrait pas être reconduit. Le candidat naturel demeure la Vice-Présidente du Conseil des gouverneurs, Janet L. Yellen. Cette économiste et banquière centrale d’expérience représenterait la continuité, et ayant été au cœur des prises de décisions quant à l’utilisation des outils non orthodoxes de politique monétaire, elle est certainement la mieux placée pour les gérer et les abandonner lorsqu’il sera temps.

Mais Mme Yellen souffre de la réputation de ne pas être « faucon », ce qui nous semble en fait une grande qualité en ces temps de croissance et d’inflation faible… Et c’est ainsi qu’un autre candidat gagne en crédibilité. Lawrence H. Summers, ancien Secrétaire au Trésor de Bill Clinton et directeur du National Economic Council sous Barack Obama prend actuellement la tête des paris, bénéficiant de la confiance du Président. Mais sa confirmation au Congrès serait certainement bien plus difficile que celle de Mme Yellen, sessoutiens démocrates faisant de lui un personnage peu populaire au sein du parti républicain. Par ailleurs, une telle nomination serait certainement interprétée par les marchés comme allant de pair avec une sortie prématurée de QE3, alors que celle de Mme Yellen serait en soit la confirmation d’une politique accommodante sur la durée. La forward-guidance gagnerait certainement en crédibilité avec cette dernière. La confiance n’est peut-être pas une donnée très scientifique, mais lorsqu’il s’agit de politique monétaire, elle est essentielle.

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