Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
C’est de saison, Halloween oblige, aujourd’hui nous allons parler zombies. Et, plus précisément des investisseurs-zombies. Un personnage qu’il ne faut absolument pas tenter d’imiter quand on cherche à investir sur les small caps… Etude cas avec Enertime SAS (PA:ALENE). Avant de rentrer dans le vif du sujet, prenons une définition simple, un zombie est une « personne qui a un air absent, qui est dépourvu de toute volonté ». Je rajouterais – pour avoir plusieurs fois regardé The Walking Dead avec ma fille ces derniers temps – que les zombies se déplacent en horde, attirés par le sang mais aussi par le bruit.
Donc, ma question est simple, êtes-vous un investisseur-zombie ? En Bourse, avez-vous tendance à suivre aveuglément le mouvement ? Leur mode opératoire est simple : ils arpentent les marchés, avec pour seul et unique guide le vacarme de la spéculation… Ils vont donc acheter une action au seul motif qu’elle monte. C’est eux, par exemple, qui se jettent en masse sur la small caps qui va prendre 7% 15 minutes après l’ouverture des marchés. Et, il n’y a rien de plus bête et de plus dangereux.
Enertime acte 1 : la flambée spéculative
gardez ce qui s’est passé dernièrement sur Enertime, spécialiste des machines thermodynamiques industrielles pour la transition énergétique. Le 28 septembre, le groupe annonce la signature de deux contrats d’envergure sans plus de détail : l’un avec un grand cimentier européen, l’autre avec GRTgaz, un spécialiste du transport de gaz naturel.
Parallèlement, il est également question de développements significatifs sur le marché chinois. Que des bonnes nouvelles donc. Au moment de ces annonces, le titre cotait autour des 2,50 €. Puis la spéculation s’emballant, il marque un plus-haut, à 4,62 €, le 9 octobre. 84,8% de hausse en une poignée de jours !
Enertime acte 2 : désillusion et sanction
Mais, retournement de situation, le 10 octobre au matin : Enertime annonce avoir besoin de financement pour garantir son exploitation jusqu’à à fin 2018. Montant recherché : 1,5 M€. Traduction : ça ne va pas très bien financièrement… Et ce d’autant plus que le groupe a entrepris une lourde transformation de son business model, très gourmande en capitaux.
D’ailleurs, les résultats du S1 2017 le montrent bien. A fin juin, si le CA atteint les 2,3 M€, la perte nette, elle, s’établit à 1,5 M€ (comme la fameuse somme recherchée pour assurer des besoins jusqu’en 2018). Difficile dans ces conditions de justifier 10 M€ de valorisation…
Du coup, la sanction tombe. Portzamparc suspend sa recommandation, le broker s’interrogeant notamment sur la pertinence du repositionnement stratégique du groupe et déplorant, au passage, sa situation financière délicate… De nombreux opérateurs partageant également cet avis, le titre a plongé de près de 37%, clôturant mardi dernier à 2,91 €.
Moralité de l’histoire
Je suis sûr que bon nombre d’investisseurs particuliers se sont retrouvés piégés dans cette histoire, cédant aux sirènes de la spéculation sans mesurer les risques encourus. Enertime n’est pas un cas isolé. La morale de cette histoire est simple : il faut acheter des valeurs que l’on connaît, qui ont un vrai potentiel boursier et un business model solide et intelligible.
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