EUR/USD : Rien d’exceptionnel pour Merkel

La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré ce matin que la valeur actuelle de l’euro n’avait rien d’exceptionnel, tant qu’elle évoluait dans un range compris entre 1,30 et 1,40 face au dollar américain. Elle a ainsi appelé l’ensemble de la communauté internationale à s’abstenir de toute influence de manière active sur les taux de change de leurs monnaies, une déclaration qui va dans le sens de celles faites lors du G20 la semaine dernière. « Nous ne sommes pas favorables à une politique des taux de change active. Seul le marché doit déterminer librement les taux de change en vigueur » a-t-elle développé. Le vrai bilan de ces annonces sur l’influence des Etats sur les taux de change aura lieu en septembre prochain, lors du prochain sommet du G20.

Le ministre des Finances portugais Vitor Gaspar a estimé ce matin que Lisbonne aurait besoin d’une année supplémentaire pour atteindre les objectifs budgétaires fixés avec ses créanciers dans le cadre de son programme de renflouement international de 78 milliards d’euros. La raison invoquée pour un tel décalage est la dégradation de la conjoncture économique en Europe : « Il est raisonnable d’envisager que la Commission européenne propose de prolonger d’un an le délai laissé au Portugal pour corriger son déficit budgétaire excessif ». Le gouvernement portugais devrait à cette occasion présenter de nouvelles mesures budgétaires à hauteur de 0,5% du PIB lors de l’examen de son « état de santé économique » par ses créanciers la semaine prochaine. L’objectif fixé est d’arriver à un déficit budgétaire de 4,5% du PIB en 2013 avec un précédent de 5% en 2012 et une prévision à 2,5% pour 2014.

Standard & Poor’s a annoncé ce matin qu’un « risque important et en hausse » de défaut de paiement pesait actuellement sur Chypre. Ce risque est d’autant plus fort que le FMI et la zone euro ne semblent pas donner de signaux favorables à la demande de plan d’aide formulée en juin dernier par l’ile. Son secteur bancaire, fortement exposé à la Grèce présente un fort risque systémique et a besoin à nouveau d’être recapitalisé. Moritz Kraemer, le responsable S&P des notes souveraines pour l’Europe a développé « Nous estimons qu’il y a au moins une probabilité d’un tiers d’être amené à abaisser à nouveau la note souveraine de Chypre en 2013, par exemple si l’aide financière officielle du Mécanisme européen de Stabilité et du FMI n’arrive pas, laissant aux autorités chypriotes peu d’alternatives sinon de restructurer leurs obligations financières ».

Sur le front macroéconomique, les publications américaines de cette après-midi indiquent une augmentation en janvier des prix à la production aux Etats-Unis après trois mois de baisse consécutive, en grande partie à cause de l’inflation dans l’alimentaire selon le Département du Travail. Les prix à la production corrigés des variations saisonnières sont ainsi en hausse de 0,2% alors que le consensus tablait sur une hausse de 0,4%, avec un précédent de -0,3%. Sur une année, la hausse enregistrée est de +1,4%. Par ailleurs, les mises en chantier ont considérablement baissé en janvier après un précédent en décembre 2012 particulièrement bon, le consensus attendait ce scénario. Le département du Commerce a avancé une baisse de 8,5% des mises en chantier pour un rythme annuel de 890.000 alors que le consensus s’attendait plutôt à un rythme de 925.000.