Pour la première fois depuis 2006, la banque centrale américaine a donc relevé son principal taux directeur de 0,25% pour atteindre 0,50%. Au moment de l’écriture de cette analyse (autour de 10h00), notre appel à la prudence émis ces derniers jours est donc levé. En toute franchise, le « feu d’artifice » de volatilité fut tout de même assez faible. On ne va pas s’en plaindre, dans la mesure où cette annonce pouvait clairement déstabiliser les marchés pour plusieurs trimestres, si elle était mal maniée. Pour le moment, notre prévision est donc validée au travers de propos accommodants de la part de la papesse Yellen. Sur quelles conséquences faut-il tabler à court/moyen terme désormais ? Décryptage.
Inquiétudes légitimes pour les géants émergents
Pas trop de surprise en ce qui concerne le relèvement des taux, diffusé à 20h00 hier soir. Le pricing est très, très, très largement passé par là. Malgré une information qui aurait logiquement pu faire baisser les indices occidentaux, une forte validation haussière était réalisée depuis hier matin. Pricing sur lequel nous travaillions hier en analyse et en séances quotidiennes. Ce relèvement fut voté à l’unanimité des membres du FOMC (l’organe décisionnel de la Fed). Pour autant, la réelle poursuite du déclic haussier sur les indices occidentaux provient des propos de Yellen, comme prévu. Cette information peut laisser planer l’espoir de la réactivation du « fameux » rallye de fin d’année ; dans la mesure où la conférence de presse constituait le dernier élément provocateur envisageable pour cette fin d’année. Celui-ci étant évacué, les opérateurs risquent de respecter la « règle » statistique, d’autant que nous sommes dans la seconde moitié du mois (généralement considérée comme la pièce maitresse habituelle du calendrier du rallye, jusqu’au 2 janvier). En évoquant que les futurs relèvements se feraient de manière graduelle, « pendant un certain temps », le flou artistique a été entretenu.
Un flou totalement volontaire dans la mesure où le propos ne peut pas être parfaitement explicite de la part des responsables de la Fed. Comme évoqué ces derniers jours. Et pour cause, chaque vote est ajusté selon les dernières publications économiques trimestrielles. Autant dire que les prévisions de la Fed peuvent être émises, sans certitude par définition : en la matière, le FOMC se dit « raisonnablement confiant » quant à un retour de l’inflation autour de 2% en rythme annuel (l’objectif de la Fed) à moyen terme. De quoi laisser entendre deux choses aux opérateurs boursiers. Premièrement : oui, l’économie américaine sera en mesure d’encaisser de futures hausses (donc une circulation plus limitée des flux financiers, artificiellement soutenus jusqu’à présent pour relancer crédit et croissance). Second aspect : « moyen terme », pour une banque centrale, n’est pas une expression anodine.
Elle renvoie en effet à un propos particulièrement accommodant : oui, malgré ce premier relèvement, la politique monétaire de la Fed devrait rester très généreuse pendant plusieurs années. Au moins jusqu’à la fin 2017. De quoi, pour certains, laisser planer le doute quant à l’émergence de nouvelles bulles spéculatives (à l’image des subprimes), puisque le crédit resterait facilement accessible, malgré tout. Quitte à ce qu’il soit (comme aujourd’hui !) massivement transféré par les grands opérateurs vers l’immobilier et les marchés financiers. Le propos est en particulier défendu par Robert Shiller, prix Nobel d’économie en 2013. Pour d’autres, les secousses à moyen terme viendront des géants émergents s’étant massivement endettés en dollars ces dernières années (Turquie, Chine, Brésil, Russie…). En plus d’une facture plus salée, une fuite des capitaux vers les Etats-Unis s’opèrera logiquement dans les prochains trimestres. Ici, le verre à moitié plein, ou à moitié vide revient « simplement » à … déplacer le curseur d’instabilité mondiale. Toujours est-il que pour ce jeudi, nous travaillerons au travers d’un point de confluence fixé sur les 10 670 points, pour l’indice allemand DAX30. Notre préférence est évidemment haussière, pour nos opérations de Scalping sur ce sous-jacent. Ce dernier étant d’ailleurs favorablement soutenu par un IFO (diffusé ce matin à 10h00) plutôt bon, bien qu’en très légère baisse par rapport à novembre.