Focus sur l'obligation Altice (AMS:ATCE) 6,25% - 2025 après le rachat de Suddenlink
Après avoir avalé coup sur coup SFR, Virgin Mobile et Portugal Telecom (LISBON:PTC), Altice vient d’annoncer qu’elle allait acquérir 70% du câblo-opérateur américain Suddenlink.
Cette opération, valorisée à hauteur de 9,1 milliards de dollars, a été négociée avec les fonds d’investissment BC Partners et CPP Investment Board ainsi que la direction du groupe base à St Louis. Les deux premiers cités conserveront une participation de 30% dans Suddenlink.
« Notre investissement dans Suddenlink, notre premier dans le secteur du câble aux Etats-Unis, ouvre pour Altice une voie industrielle et stratégique séduisante aux Etats-Unis, l'un des marchés des communications les plus importants et les plus dynamiques au monde », a déclaré le directeur général d'Altice Dexter Goei, dans un communiqué.
Suddenlink a réalisé en 2014 un chiffre d'affaires de 2,3 milliards de dollars et un excédent brut d'exploitation de plus de 900 millions de dollars, précise la holding dirigée par Patrick Drahi.
Time Warner Cable sera-t-il la prochaine cible ?
En quelques mois à peine, la maison-mère de Numericable a déjà dépensé plus de 30 milliards d’euros au fil de ses acquisitions. Et elle pourrait ne pas s'arrêter en si bon chemin.
D'après le Wall Street Journal, Altice serait également rentrée en contact avec Time Warner Cable, le numéro 2 américain du secteur, en vue d’un potentiel rachat. Time Warner Cable serait également convoité par Charter Communications, le groupe du magnat des médias et des télécoms John Malone.
Ces annonces ont été accueillies plus que positivement par les marchés. A la bourse d’Amsterdam, Altice a clôturé sur un record historique de 129 euros hier soir, en hausse de 11%.
En revanche, les valeurs telecoms françaises (Bouygues (PARIS:BOUY), Orange, Iliad…) comptaient parmi les plus fortes baisses. Il semble que l'annonce de l'acquisition de Suddenlink ait fait retomber la spéculation sur une possible concentration du marché français. Altice avait régulièrement évoqué son intérêt pour Bouygues Telecom. Mais en s'embarquant dans une acquisition de 9,1 milliards de dollars aux Etats-Unis, le groupe risque d'avoir du mal à mener de front une opération de taille en France, rapporte le quotidien français l’Agefi.
6,30% de rendement en euros
Sur le marché obligataire, la stabilité est plutôt de mise. Pour ne citer qu’un exemple, l’obligation à dix ans en euros (6,25% - 2025) évolue en légère baisse à 99,65% du nominal, ce qui porte son rendement annuel à 6,30%. Cet emprunt « senior » bénéficie d’un rating « B » chez Standard & Poor's et « B3 » chez Moody’s (catégorie spéculative).
Comme c’est généralement le cas pour les obligations de la catégorie « High Yield », les conditions d'émission prévoient plusieurs possibilités de remboursement anticipé. La première option de rachat est fixée le 15 février 2020 à un prix de 103,125% du nominal. Les autres échéances sont reprises dans la fiche de l’obligation. La coupure de négociation s'élève à 100.000 euros.
Altice avait émis cet emprunt en début d’année, dans le cadre du financement de l’acquisition de Portugal Telecom racheté fin 2014 pour 7,4 milliards d’euros.