La Bourse aime les excès et les injections massives de liquidités. Entre le 21 mai et le 24 juin 2013, le S&P 500 s’est effondré de 5,8%. La cause de ce mouvement ? Les anticipations de normalisation de la politique monétaire américaine. Ben Bernanke était alors le grand patron de la Fed et avait évoqué pour la première fois que la Banque centrale américaine pourrait peu à peu réduire sa politique de planche à billets. Nous connaissons la suite avec le passage du flambeau à Yellen. En 2015, depuis le 6 mars, ce même S&P 500 connait un recul de 2,6% face aux mêmes craintes soulevées par le communiqué de presse qui sera dévoilé demain soir. Et les causes sont les mêmes. Décryptage.
La normalisation monétaire n’est pas un problème majeur en soi. Ceux qui tablent sur un effondrement boursier (à coup de -20%, -30%, -50% …) à cause de la conférence de presse de demain se trompent. Les « Cassandre du Net » évoquées hier matin. La Fed a comme on le sait réduit peu à peu son QE, jusqu’à l’enterrer pour de bon. Depuis, les places boursières mondiales ont connu bon nombre de records historiques … En somme, les dates de relèvement des taux qu’annoncera entre les lignes le FOMC importent peu. Seule la dynamique de ces relèvements compte. L’organe décisionnel de la Banque centrale américaine dévoilera en effet demain soir le compte rendu de sa dernière réunion de politique monétaire. L’ensemble du marché est pendu à une seule question comme nous l’évoquions hier : est-ce que le mot « patience » disparaitra du vocabulaire du FOMC ?
En d’autres termes, si ce simple mot venait à disparaitre, Wall Street interprèterait le message comme un signal de normalisation de la politique américaine. Ainsi, un relèvement des taux pourrait être anticipé dès le mois de juin 2015. Et naturellement, les indices occidentaux recevraient une puissante claque baissière. Mais nous ne parlons pas ici d’effondrement comme certains le font : d’autant que notre second objectif annuel sur l’indice allemand (à 12 000 points, soit 1 500 points de retracement anticipé depuis janvier) a déjà été validé hier. Pour l’heure, CME Group estime que 19% des opérateurs boursiers tablent sur une hausse des taux en juin contre 58% pour septembre. Et pour cause ! Le maintien du mot « patience » dans le vocabulaire de la Fed laissera espérer aux opérateurs boursiers une politique monétaire toujours accommodante. Un puissant signal haussier sur les indices occidentaux serait alors provoqué.
Dans tous les cas, la volatilité sera extrême sur les marchés financiers. Il est donc temps pour XTB d’émettre son traditionnel appel à la prudence, comme nous le faisons une à deux fois par mois. Pour être tout à fait précis, nous émettons cet appel à la prudence pour le mercredi 18 mars, de 18h à 21h. A l’image d’un centre météorologique annonçant une tempête imminente. Certes, la décision sur les taux du FOMC sera communiquée à 19h et la conférence de presse de Yellen ne débutera qu’une demi-heure après. Mais la volatilité (donc le risque) commencera comme d’habitude à très fortement s’exacerber quelques instants auparavant. D’autant qu’un autre facteur contextuel accentuera les craintes sur le marché : la baisse de 25% du dollar sur les quatre derniers trimestres constitue à ce stade une baisse de près de 10% des résultats des sociétés américaines. L’attente en est d’autant renforcée. D’ores et déjà, et bien que nous reviendrons sur cet aspect demain : prudence ! A suivre durant notre Good Morning Market et pendant notre séance de Live Trading !
Dorian Abadie
Analyste Marchés
XTB France