Forex : Les 5 actus du 18 novembre 2013

Inconnu du grand public, Andrea Enria, le président de l’Autorité bancaire européenne vient de faire une déclaration fracassante à propos du nombre d’établissements bancaires fermés en Europe. Selon lui, l’Europe n’a pas assez fermé de banques en en maintenant un grand nombre ouvertes via des perfusions financières artificielles. Le constat est dur mais chargé de bon sens, bien que difficile à concevoir. M. Enria vient tout juste de déclarer « Je suis convaincu que trop peu de banques ont été démantelées et ont disparu du marché en Europe à ce jour. Il s’agit de moins de 40 institutions ; aux Etats-Unis, à titre de comparaison, il y en a eu 500 environ ».

Les marchés saluent la démarche de Pékin
Définitivement, Pékin ne cessera de surprendre par sa capacité à se réformer. Si les discours et les actes sur le terrain sont souvent éloignés et bafoués, la volonté affichée de se réformer vers un modèle capitaliste trouve systématiquement un fort écho auprès des marchés. Ainsi, les investisseurs viennent de saluer à l’instant les ambitieuses réformes affichées par le géant chinois qui désire désormais soutenir certains secteurs clés comme la consommation via notamment, un assouplissement de sa politique de l’enfant unique. A l’occasion du 18ème Comité central du Parti communiste chinois, Pékin a présenté ses plus importantes réformes économiques et sociales en près de 30 ans. Un allègement des restrictions sur le séjour dans les villes, l’accélération de la convertibilité du yuan, la privatisation de certains secteurs auprès de flux internationaux et une réforme des prix de l’eau, des carburants et de l’électricité ont notamment été dévoilées.

Berlin dit non au MES
Comme nous le révélions dans notre analyse de vendredi dernier, Berlin impose actuellement sa volonté autour de l’union bancaire et plus précisément sur le sujet très sensible du Mécanisme européen de stabilité (ou « MES »). Il n’est un secret pour personne que Berlin constitue de plus en plus une sorte de capitale politique pour la zone euro. L’Union européenne a clairement dévoilé vendredi qu’elle soutiendrait en 2014 les banques qui s’avèreront en difficulté suite à une série prévue de tests de résistances (ou « stress tests »). Berlin souhaite clairement une contribution des créanciers des établissements concernés et non l’utilisation « excessive » de ce mécanisme de soutien, le MES. On trouvera donc aisément dans cette actualité un fort écho aux propos de M. Enria (lire ci-dessus). Un énième clivage politique semble actuellement se former au sein de notre zone économique. Si Berlin devra certainement lâcher un peu de lest, seule la diplomatie allemande gouverne, pour le moment, notre région.

La semaine promet d’être agitée à Wall Street
Comme à son habitude, la publication cette semaine du compte-rendu de la réunion de la Réserve fédérale américaine agitera vivement les marchés, en particulier autour de la potentielle réduction du programme de soutien de la Fed à l’économie US. Dans la foulée, les résultats de la grande distribution et les statistiques des ventes de détail accélèreront le rythme et la nervosité auprès des opérateurs. En matière d’achats de fin d’année, la demande devrait être calme ; il faudra donc suivre les résultats de Home Depot et Best Buy pour analyser la tendance de l’indice S&P 500. Rappelons que le communiqué de la Fed sera l’information capitale de cette semaine bien qu’une réduction des injections de liquidités avant 2014 (85 milliards de dollars par mois) ne devrait pas être annoncée (lire ci-dessous). Mais que l’on ne s’égare pas : tôt ou tard, cette annonce capitale (quasi-historique) pour les opérateurs sera révélée ; le consensus table naturellement sur le premier trimestre 2014. Rappelons enfin que le Dow Jones frôle actuellement les 16.000 points.

Rappel de notre trame de fond
Les actualités pourraient se succéder sans trame de fond, mais le lecteur n’y aurait aucun intérêt. Cette cinquième partie de notre analyse devient donc un espace de rappel de la trame de fond qui agite les marchés financiers. Les actualités secondaires ne manquent pas mais rappelons LE grand dossier du moment : la vice-présidente de la Réserve fédérale américaine (ou « Fed »), Janet Yellen, défend ouvertement et publiquement depuis la semaine dernière le maintien des injections massives de liquidités à hauteur de 85 milliards de dollars par mois. Ce dossier est réellement central pour les opérateurs boursiers puisqu’en ces temps de ralentissement annoncé de ce « QE3 », le plan de soutien de la Fed à l’économie américaine demeure le principal levier légitimant les rallyes haussiers que nous connaissons actuellement, notamment sur les indices boursiers occidentaux.