Depuis hier, c’est officiel ! La France est à nouveau entrée en récession lors du premier trimestre 2013. Le PIB français a reculé de 0,2%, à l’instar du quatrième trimestre 2012. D’un point de vue purement technique, on parle de récession lorsque le PIB d’un Etat est en recul pendant deux trimestres consécutifs. Dans le même temps, l’institut a également dévoilé que le pouvoir d’achat des ménages a reculé de 0,9% en 2012, un record.
Jusqu’à présent, l’Insee tablait sur une baisse du pouvoir d’achat de 0,4%. Le recul réel a donc été très nettement supérieur à celui anticipé en mars dernier par l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques. En ce qui concerne le premier trimestre 2013, les dépenses de consommation des ménages sont en baisse de 0,1%. Par ailleurs, et ce, pour le cinquième trimestre consécutif, l’investissement est en recul de 0,9% avec notamment une baisse de 0,8% pour les entreprises non financières.
L’Insee a laissé intacte son estimation du déficit public français à 4,8% du PIB pour 2012 et une hausse de la dette à 90,2% du PIB. Côté croissance, l’institut prévoit une stagnation totale pour l’ensemble de 2012. Ces résultats particulièrement mauvais pour la deuxième économie européenne n’ont pas modifié les perspectives du gouvernement Hollande qui maintient sa prévision de croissance à 0,1% pour 2013. En effet, Bercy s’attend à une reprise économique pour le deuxième semestre de l’année.
Dans le même temps, François Hollande a rencontré hier les 27 commissaires européens, une première historique depuis juillet 1997. Difficile équation pour le gouvernement français : réussir à concilier engagements budgétaires et croissance économique. François Hollande a ainsi évoqué hier « Il faut assainir les finances publiques tout en préservant la croissance, en retrouvant l’emploi et en préparant l’investissement pour l’avenir ».
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a assuré que le chef de l’Etat n’avait pas « passé un examen » face aux 27 commissaires européens. Pourtant, l’enjeu de l’exercice était de convaincre l’auditoire que la France méritait le délai de deux ans qu’elle a obtenu de la Commission pour ramener ses déficits publics sous le cap des 3% du PIB. M. Barroso a annoncé à l’issue de la rencontre que la Commission analyserait les engagements pris par la France.
En un mot, la France est dans la ligne de mire de la Commission européenne. Cette surveillance est d’autant plus évidente que le commissaire européen en charge des Affaires économiques, Olli Rehn, a appelé au début du mois de mai le gouvernement Hollande à appliquer des réformes « audacieuses ». José Manuel Barroso a renchéri les propos de M. Rehn en évoquant également la nécessité de respecter le pacte de croissance validé lors du sommet européen de juin 2012.
Dans les autres sujets abordés lors de cette rencontre, on retrouve évidemment le budget 2014-2020 de l’Union européenne et notamment « l’initiative pour les jeunes » qui sera, dans les faits, un programme destiné à soutenir l’emploi au sein de l’UE. Un budget de 6 milliards d’euros sera débloqué pour ce programme dont François Hollande a appelé la mise en œuvre anticipée « peut-être dès la fin de l’année ». Bruxelles a notamment insisté sur l’intérêt de ce programme dans les pays du Sud de l’Europe, dont le marché de l’emploi est dévasté par la crise actuelle. Dernier point central, les négociations autour de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis.
Nous avons abordé à plusieurs reprises ce projet dans nos analyses. Une scission entre européens pourrait naitre suite à la rencontre d’hier. En effet, la Commission européenne souhaite inclure l’industrie audiovisuelle au sujet des négociations mais François Hollande a évoqué l’exception culturelle française pour s’opposer à cet aspect des négociations. L’Elysée a également ajouté « L’exception culturelle est une position que la Commission tenait depuis 20 ans, et il n’y a aucune raison d’en changer [...] et surtout pas dans cette négociation » de crainte que les mastodontes de l’audiovisuel américain ne représentent une trop grande menace pour les productions européennes.
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