L’Insee a dévoilé hier une note de conjoncture trimestrielle que nous allons décrypter aujourd’hui. Cette publication donne trois tendances majeures pour l’économie de l’Hexagone. La France devrait en effet voir son économie se contracter en 2013 soutenant la hausse du chômage bien que, dans le même temps, le pouvoir d’achat soit en très légère progression. Le gouvernement n’anticipe pas ces mêmes tendances.
Selon l’Insee, l’économie française devrait se contracter en 2013 de 0,1% et le chômage grimper sur de nouveaux records, mais à un rythme légèrement amoindri grâce au grand nombre de contrats aidés. Pour 2013, l’institut s’attend à ce que la croissance française soit de 0,2% au deuxième trimestre, de 0% au troisième trimestre et de 0,1% lors du quatrième trimestre.
Optimiste, le gouvernement continue d’annoncer une hausse de 0,1% du PIB en 2013 suite à la croissance nulle de 2012. Jean-François Ouvrard, le chef de la division synthèse conjoncturelle de l’Insee explique « Nous prévoyons que la demande adressée à la France se redresse nettement dès le deuxième trimestre et, côté production, on a également des signes favorables dans le secteur manufacturier ».
En un mot, le léger rebond du deuxième trimestre serait en grand partie lié à la demande extérieure, donc aux exportations. L’Insee prévient également que l’acquis de croissance pour 2014 serait de +0,1%. Ces perspectives ne sont guère encourageantes pour le front de l’emploi qui devrait enregistrer, à nouveau, de nombreux demandeurs d’emplois. La seule « bonne » nouvelle pour l’Insee vient du secteur marchand qui n’a détruit « que » 8.000 emplois lors du premier trimestre 2013.
Néanmoins, cette tendance relativement positive ne devrait pas durer. L’institut s’attend en effet à ce que 29.000 emplois marchands soient détruits au deuxième trimestre, 42.000 lors du troisième trimestre et 34.000 durant le quatrième. Sur l’ensemble de l’année cette prévision annonce donc 113.000 emplois marchands supprimés. La hausse du chômage devrait cependant être moins soutenue qu’en 2012.
Comme le précise M. Ouvrard « La hausse du chômage se ferait néanmoins à un rythme moins soutenu qu’en 2012 du fait de la forte augmentation du nombre de bénéficiaires d’emplois aidés, notamment au second semestre ». Le taux de chômage français devrait tout de même atteindre les 10,7% en métropole à la fin de l’année soit une hausse de 0,1 point par trimestre. Au premier trimestre 2013, 10,4% de la population active française était en effet touchée par le chômage en métropole et 10,8% si l’on y ajoute les DOM-TOM.
Ce nouveau record entrainerait la France vers ses plus hauts niveaux récents, datant de 1997 (10,8% de taux de chômage en métropole, 11,2% en comptabilisant les DOM-TOM). Le souhait de François Hollande d’inverser la courbe du chômage fin 2013 ne serait possible qu’avec une croissance économique comprise entre 1% et 2% selon l’Insee. Hier, le chef de l’Etat a néanmoins réaffirmé cet objectif.
Enfin, sur l’ensemble de l’année, la demande intérieure devrait baisser de 0,1% contre -0,4% en 2012 mais le pouvoir d’achat des ménages gagnerait modestement 0,2% suite à la chute enregistrée en 2012 (-0,9%). Dernières prévisions de l’institut, le taux d’épargne des Français passerait de 15,6% (2012) à 15,9% (2013) du revenu disponible. Les investissements des entreprises diminueraient de 0,4% au deuxième trimestre, de 0,6% au troisième et de 0,1% au quatrième soit une baisse de 2,4% sur l’ensemble de l’année.
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