Les dépenses réelles de consommation des ménages en biens ont reculé de 0,2% en octobre. C’est une baisse d’ampleur limitée, inférieure aux attentes et les détails sont plutôt rassurants étant donné la conjoncture. A noter que le chiffre de septembre a été revu à la baisse : initialement publiée en hausse de 0,1%, la consommation est désormais estimée inchangée.
Les détails du chiffre sont mitigés, avec des postes de consommation en baisse mais d’autres en hausse. Les dépenses en biens durables enregistrent ainsi une progression de 0,5%, soutenues par les achats de voitures (+0,7% après -1,9% en septembre) qui l’emportent sur le repli des dépenses en équipement du logement (-0,4% après +1,5% en septembre). Le textile-cuir progresse lui aussi de 0,5%.
Ce qui tire le chiffre total vers le bas, c’est, d’abord, la diminution des dépenses alimentaires (-0,6%). C’est la troisième de suite mais elle peut être relativisée par le fait qu’elle résulte principalement de la hausse des prix du tabac en octobre. Les dépenses d’énergie accusent, elles aussi, une baisse (-0,5%).
La consommation de produits manufacturés s’épargne donc un recul, pour le deuxième mois d’affilée. L’ensemble de ces chiffres témoignent, une nouvelle fois, de la résistance à la baisse de la consommation des ménages pourtant soumise à rude épreuve.
On devine cependant de premiers signes de faiblesse : en variation sur un an, la consommation en biens accuse désormais une baisse de 0,5%, qui se rapproche de ce que suggère le bas niveau du moral des ménages. De plus, le handicap de croissance (acquis négatif) pour le quatrième trimestre atteint désormais -0,4%. Ce retard sera difficilement rattrapable étant donné la préférence affichée des ménages pour l’épargne. Avec une consommation en baisse, il pourra difficilement en aller autrement pour le PIB.
Hélène BAUDCHON / Cédric BERRY