Contrairement à ce que prévoyait la presse italienne, Silvio Berlusconi arrive en tête des élections législatives italiennes en s’étant allié avec la Ligue du Nord. Mais l’information essentielle pour les marchés repose sur l’absence d’une majorité claire pour le Parlement italien. Le mouvement populiste Movimento Cinque Stelle de l’humoriste Beppe Grillo recueille notamment plus de 20% des sièges au Sénat. Ce mouvement inquiète particulièrement les marchés car les militants qui le composent n’ont aucune expérience politique. Beppe Grillo est notamment accusé par la classe politique italienne de ne fournir aucune solution concrète à un pays en crise, avec un taux de chômage de 11,2% et dont le PIB est en recul de 2,7% sur un an. Mario Monti n’a pas réussi à s’imposer lors de ces élections, sa popularité ayant fortement souffert de la cure d’austérité qu’il a fait subir au pays.
M. Monti, chef du gouvernement sortant, est le grand perdant de ce scrutin. Il n’a pas réussi à imposer la troisième force politique du pays qu’il représente bien que le marché en avait fait son favori. L’Italie ne peut pas se permettre une nouvelle élection. Mais c’est pourtant ce qu’il risque de se passer si cette fragmentation du Parlement rend impossible la formation d’un gouvernement. Il y a un lien évident entre les effets de la crise en Italie et le résultat de ces élections, la poussée des populismes est claire et elle menace d’ingouvernabilité l’ensemble du Parlement italien. Silvio Berlusconi en sort comme le grand gagnant, alors qu’il avait été chassé du pouvoir il y a quinze mois sous l’influence des marchés financiers. On peut d’ores et déjà considérer ces résultats comme officiels puisque 99,9% des bureaux de vote ont été validés par le ministère de l’Intérieur italien. Pier Luigi Bersani du Parti démocrate, un temps considéré comme le gagnant de ces élections en sort également affaibli, en seconde position.
Dennis Lockhart, l’un des responsables de la FED a annoncé hier soir que la banque centrale américaine maintiendrait son cap en matière de politique monétaire jusqu’en juillet 2013. Le 20 février, la FED a dévoilé qu’une part importante de ses dirigeants est soucieuse des faibles conséquences positives de sa politique monétaire sur l’économie américaine. La FED injecte actuellement plus de 85 milliards de dollars de liquidités, chaque mois, en effectuant des opérations de rachat de titres afin de relancer l’économie Outre-Atlantique. Dans le même temps, elle maintient son taux directeur entre 0% et 0,25% depuis 2008, et ce, jusqu’à ce que le taux de chômage américain repasse sous le cap des 6,5%. Malgré les critiques, légitimes, de l’intérêt de ces mesures compte tenu de la faible reprise économique aux Etats-Unis, M. Lockhart a assuré à la presse américaine « Je suis à l’aise avec l’idée que l’on maintienne l’approche actuelle au moins jusqu’à la fin du premier semestre ».
George Provopoulous, gouverneur de la banque centrale grecque a annoncé hier soir que l’économie grecque devrait renouer avec la croissance économique en 2014 après une nouvelle contraction de son PIB en 2013. M. Provopoulous a également développé devant la presse hellénique : « Il n’y a aucun doute quant au fait que 2013 sera une année difficile. Un respect rigoureux des objectifs assurera la pérennité des financements, mettra fin une fois pour toute au risque de sortie de la zone euro, attirera de nouveaux investissements et fera clairement passer le message que le pire est derrière nous ». Depuis janvier 2008, le PIB grec s’est déprécié de 20% suite à la cure d’austérité imposée par l’Union européenne et le FMI. La banque centrale grecque s’attend à ce que le PIB hellénique se contracte de 4,5% en 2013.
Côté français, le marché de l’immobilier résidentiel enregistre un fort recul. Les mises en chantier et les ventes annuelles sont en baisse de près de 20% sur un an selon la publication du ministère de l’Egalité des territoires et du Logement dévoilée ce matin. L’année dernière, 86.212 logements neufs ont été vendus en France, soit une baisse de 17,9% par rapport à 2011. Le nombre de logements neufs mis en vente est en recul de 11,4% sur la même période en s’établissant à 109.300 unités. Enfin, le nombre de mises en chantier atteint 339.286 unités sur cette période, soit une baisse de 20%. Alexandre Mirlicourtois, économiste chez Xerfi commente ces chiffres « Faut-il pour autant comprendre que le potentiel d’activité est là et que rattrapage oblige, un rebond se profile ? Un autre scénario se dessine, celui d’un blocage bien plus sérieux, un scénario dans lequel de nombreux permis de construire restés dans les cartons seraient purement et simplement abandonnés ».