"Le résultat du référendum constitutionnel de dimanche ouvre, de nouveau, la porte à l’instabilité politique en Italie. Le Premier ministre démissionnaire Matteo Renzi a clairement été désavoué puisque près de 60% des scrutins dépouillés étaient en faveur du « Non », un chiffre bien supérieur aux derniers sondages (41%). La fragilisation politique de l’Italie a eu un effet immédiat sur les marchés financiers, l’euro dévissant pour atteindre le niveau de 1,0506. Toutefois, les perturbations qu’on constate aujourd’hui ont assez peu de chances de perdurer. Les conséquences économiques et financières du référendum ne sont clairement pas de la même ampleur que le Brexit et l’élection de Donald Trump. En cas de décrochage prolongé des valeurs bancaires italiennes, on peut tout à fait anticiper une action ciblée de la BCE, notamment en ayant recours à une opération de TLTRO qui permettrait aux banques italiennes de se refinancer à bas coût et d’apaiser immédiatement les tensions sur le marché. Un scénario noir, qui pourrait se matérialiser par la formation d’un bear market en Europe, est sans conteste exclu."
Les derniers faits marquants :
Le Premier ministre Matteo Renzi fait face à un échec politique suite à la victoire du « Non » au référendum constitutionnel. Il a décidé de démissionner et de ne pas diriger un gouvernement intérimaire, ce qui ouvre la porte à des élections législatives anticipées et à l’instabilité politique. Dans la foulée, la mise sous perspective négative de la note de l’Italie par les agences de notation (actuellement BBB- avec perspective stable, S&P) est plausible au cours des prochains mois.
Autre démission, celle du Premier ministre de Nouvelle-Zélande, John Key, qui devrait quitter son poste la semaine prochaine. Il laissera la place à Bill English qui aura pour mission de sécuriser la place du parti lors des prochaines élections qui auront lieu à la fin de l’année prochaine. Le NZD a peu bougé dans la foulée de cette annonce, qui ne change rien à la politique monétaire menée par la banque centrale.
Au niveau du marché des changes, le dollar américain bénéficie de l’aversion au risque lié au référendum italien. L’euro évolue proche de son point bas de mars 2015. Enfin, le NZD affiche une baisse de seulement 0,5% ce matin.
A suivre aujourd'hui :
En intraday, le marché aura à gérer les conséquences du référendum italien. Toutefois, il est peu probable que le phénomène de panique soit durable. Le marché sera notamment attentif au discours de Mario Draghi qui doit avoir lieu à 15h, heure de Paris.
Autres discours de banquiers centraux à surveiller : Dudley (14h30), Carney (18h), Bullard (20h).