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Inde - Les risques persistent

Publié le 10/07/2013 13:26
Mis à jour le 09/03/2019 14:30
Une reprise molle

Les perspectives de croissance pour l’année 2013 ont été révisées à la baisse dans tous les pays d’Asie émergente et particulièrement en Inde. La reprise reste molle et les indicateurs conjoncturels sont très contrastés.

Sur l’ensemble de l’année budgétaire 2012/13 (achevée en mars 2013), la croissance économique indienne n’a été que de 5% (en recul de 1,2 point par rapport à 2011/12), soit le rythme le plus faible depuis dix ans.

Du côté de l’offre, les secteurs de l’agriculture et de l’industrie ont enregistré les plus forts ralentissements (avec des rythmes de croissance respectifs de +1,9% et +1,2% en 2012/13. L’industrie manufacturière a affiché une croissance de seulement 1%, soit le rythme le plus faible en quinze ans. L’activité dans les services est restée dynamique (+6,8%) même si elle affichait un recul de 1 point par rapport à l’an dernier. Sa contribution à la croissance s’est élevée à 90%.Du côté de la demande, la consommation des ménages, comme les investissements des entreprises ont enregistré une forte décélération respectivement +4% et +1,7% contre +8% et +4,4% en 2011/12.

Sur l’année 2013/14, les perspectives de croissance ne sont guère encourageantes. L’acquis de croissance pour l’année 2013/14 est faible (1,5% contre 2% pour l’année 2012/13). L’économie devrait légèrement rebondir à 5,3% sous l’impulsion d’une petite accélération de la consommation des ménages et des investissements des entreprises. Néanmoins, les risques sur ce scénario sont importants, notamment pour ce qui concerne les perspectives d’investissement.

Les statistiques de production industrielle confirment que la reprise est réelle mais reste molle (+2,4% en g.a. en avril). La production des biens en capital, qui accélère depuis février,confirme l’hypothèse d’une reprise des investissements. Cependant, l’indice PMI des nouvelles commandes manufacturières (qui a atteint un point bas en avril dernier), le faible niveau d’utilisation des capacités de production dans le secteur manufacturier et les dernières enquêtes sur les projets d’investissement des entreprises plaident en faveur d’une progression limitée des investissements. Or, le manqued’investissements pèse sur la croissance de moyen terme, laquelle a été révisée entre 6,2% et 6,8% par le FMI en février dernier contre 7,5-8% un an plus tôt.
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La légère reprise de l’activité en Inde pour l’année 2013/14 proviendrait davantage d’une faible accélération de l’activité dans l’industrie, plutôt que dans les services, au vu des dernières enquêtes PMI.

Une inflation au plus bas
Les statistiques d’inflation, à l’image de celles de la croissance ont surpris à la baisse. En effet, au mois de mai, la progression sur un an de l’indice des prix de gros (qui constitue encore l’indice de référence pour les autoritésmonétaires) était de seulement 4,7%, soit le rythme le plus faible depuis octobre 2009. La hausse des prix des biens manufacturés était de 3,1%.

La décélération de l’inflation des prix de gros est particulièrement impressionnante dans la mesure où il y a un an elle était de 7,5%. Le ralentissement de la hausse des prix de l’énergie et des prix alimentaires (produits primaires) expliquent en partie cette inflexion (ils enregistraient de hausse de respectivement +7,3% et +6,7% en mai 2013 contre +11,5% et +10,5% il y a un an). En revanche la croissance des prix à la consommation (zones urbaines et rurales confondues) restait forte à 9,3% fin mai.

En supposant que les prix internationaux des matières premières se stabilisent au niveau actuel et que la mousson soit relativement favorable (comme prévu par le département météorologique), les pressions inflationnistes ne devraient pas connaître d’accélération sensible au cours des prochains mois, même si, structurellement, elles restent fortes à moyen terme compte tenu des importants goulots d’étranglement. Les risques sont néanmoins orientés à la hausse, en raison notamment de la forte dépréciation de la roupie, laquelle pourrait entraîner une hausse des prix importés.

L’assouplissement monétaire ne porte pas ses fruits
La banque centrale indienne a procédé à trois baisses destaux directeurs depuis février dernier, les ramenant à 7,25%. Néanmoins, elles restent insuffisantes pour réduire les tensions sur le marché interbancaire. En effet, les taux interbancaire à 1 an n’ont baissé, à ce jour, que de 15pb en termes nominaux depuis le début du mouvement d’assouplissement de la banque centrale et ont fortement augmenté en termes réels, compte tenu de la baisse des pressions inflationnistes. Cette inertie des taux interbancaires à la baisse des taux directeurs s’explique par des injections de liquidités plus faibles.

En outre, la dégradation de la qualité des actifs bancaires, induite par le net ralentissement de l’activité économique,incite les banques à ne pas abaisser les taux sur les prêts afin de préserver leurs marges de profit rognées par la hausse des provisions. L’assouplissement monétaire n’a donc pas entraîné de reprise du crédit bancaire

La dégradation de la balance des paiements pèse sur la roupie
La roupie a atteint un nouveau point bas (fin juin) à près de 61 INR pour 1 USD, soit une dépréciation de 11,5% depuis le début de l’année calendaire. Ce mouvement s’explique par le creusement du déficit commercial (lequel aurait atteint 83 milliards de dollars sur les cinq premiers mois de l’année contre 77 milliards l’année dernière) et ce, en dépit dela baisse des prix du pétrole et de l’or. En outre, même si la roupie s’est dépréciée face au dollar, en termes effectifs réels (i.e vis-à-vis de l’ensemble des monnaies de ses principaux partenaires commerciaux) elle est restée relativement stable. Le pays ne devrait donc pas bénéficier de gains de compétitivité qui stimuleraient ses exportations. Le déficit courant (estimé à 5% en 2012) devrait rester proche de ce niveau sur l’ensemble de l’année 2013 et son financement pourrait être rendu plus difficile dans l’environnement actuel. En effet, les IDE (0.9% du PIB) sont très insuffisants. De plus, le pays ne bénéficie plus d’un afflux important d’investissements de portefeuille, à l’image des autres pays d’Asie émergente, depuis mi-mai suite aux incertitudes entourant la fin de la politique monétaire accommodante aux Etats-Unis. La roupie indienne devrait donc rester sous pression, même si les réserves de change – 289 milliards de dollars mi-juin – restent largement suffisantes pour couvrir les besoins de financement du pays.

Dans un tel environnement, l’assouplissement monétaire de la banque centrale pourrait s’interrompre. A moins, qu’à l’image de la banque centrale indonésienne, elle ne décide d’augmenter les taux sur ses dépôts, ce qui permettrait de soutenir sa monnaie sans pour autant durcir sa politique monétaire et réduire le montant de ses réserves de change (par des interventions sur le marché des changes).

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