Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Et si le mois en cours était une copie conforme de janvier 2018 ? Petite piqûre de rappel : nous sortions à l’époque d’une année 2017 résolument haussière, comme celle que nous venons de connaître, et l’optimisme était de mise sur les indices… qui ont ensuite connu un trou d’air de près de 10% durant la première quinzaine de février.
A ce stade, ni les tensions au Moyen-Orient en début d’année, ni la propagation du coronavirus (qui a tout de même contrarié les investisseurs avant-hier) ne semblent de nature à remettre en question les velléités haussières des marchés. Pour autant, de mon côté, et tout comme le célèbre Tom DeMark, dont les signaux d’alerte ne cessent de se multiplier ces derniers jours (ici, là ou encore ici), je trouve cependant la configuration très « toppish » à court terme.
A cet égard, le signal Roberval, agrégat d’instruments que j’utilise dans le cadre de mon service SMS Cash Alert, qui permet de jouer aussi bien la hausse que la baisse d’un grand nombre d’indices, valeurs et autres produits, tend à confirmer ce ressenti.
Par ailleurs, ce type de constat ne fait que confirmer ce que l’année 2019 n’avait eu de cesse de mettre en lumière : les corrections indicielles sont souvent brèves et impulsives (d’où l’image que j’aime à utiliser de marchés qui prennent l’escalier pour monter, mais volontiers l’ascenseur pour descendre). Et au cas où vous auriez des doutes, observez les baisses des débuts de mois d’août, octobre et décembre derniers (cf. les cercles noirs sur mon graphique du CAC40 ci-dessous). Si toutes ont ensuite été « reprises » par le train acheteur, le fait est que les marchés avaient tout de même retracé en quelques séances (souvent en seulement deux ou trois jours) plusieurs semaines de hausse antérieure. C’est d‘ailleurs sur certains de ces aspects que je reviens dans cet entretien lié au Signal Roberval que je viens d’évoquer.
Effet boule de neige
S’agissant du CAC40, il ne va pour ainsi dire nulle part depuis un mois jour pour jour. Juste avant Noël, il évoluait autour des 6 030 points, soit à 20 points près son niveau actuel. Regardez la vue journalière de l’indice phare de la Bourse de Paris :

Un canal ascendant demeure certes en place, globalement depuis le début de l’automne (cf. les pointillés noirs), mais on note une certaine atténuation de la pente ascendante qui trouve sa traduction dans une figure en biseau ascendant (visible cette fois en grisé). Or, si autant le canal implique « naturellement » un biais haussier, autant le biseau a pour le coup l’implication inverse, à savoir un rôle de retournement (à la baisse donc ici). Avec, statistiquement, des sorties souvent brutales et impulsives…
Or, eu égard à la sous-performance du CAC40 dernièrement par rapport à ses pairs américains, je crains qu’il ne s’agisse pas du meilleur signal qui soit… D’ailleurs, même à Wall Street, quand je vois certains « arrachages » à la hausse ces dernières semaines comme sur Tesla (NASDAQ:TSLA), cela a selon moi tout l’air de short squeeze dans les règles de l’art, avec des vendeurs à découvert forcés de se racheter à tout prix à mesure que la hausse appelle la hausse.
Au bout du compte, cet effet de boule de neige qui s’autoalimente et est digne des plus beaux manuels scolaires de trading me paraît tout sauf sain sur le court terme…