Revenons aujourd’hui sur le parcours de l’obligation Aston Martin depuis son placement sur le marché primaire il y a quatre ans. Il s’agit pour rappel d’une obligation libellée en livres sterling, donnant droit à un coupon de 9,25% et arrivant à maturité en 2018. La coupure est fixée à 100.000 livres.
Cet emprunt de 304 millions de livres représentait selon Ulrich Bez, CEO du groupe à l'époque, « une étape importante pour Aston Martin et donnait au constructeur de voiture de luxe une base financière à long terme solide ».
Quelques semaines à peine après l’émission, le cours de l’obligation allait pourtant connaître une chute vertigineuse, touchant un plus bas historique à 62% du nominal le 22 décembre 2011.
Les créanciers obligataires ne semblaient pas convaincus par le développement de la marque, les dernières nouveautés n’offrant que de maigres évolutions par rapport aux précédents modèles. Aston Martin avait également du mal à suivre le rythme imposé par ses concurrents tels que Porsche, Ferrari et Lamborghini.
Petit à petit, les investisseurs obligataires sont revenus à l'achat sur l'emprunt, incités par des rumeurs de rachat qui ont abouti fin 2012 à une prise de 37,5% du capital du constructeur automobile britannique par le fonds d'investissement italien Investindustrial. Le montant de l’opération avoisinait 190 millions de livres. A la recherche d’un partenaire, le fonds koweïtien Investment Dar détenait jusqu’alors la totalité du groupe et ce depuis 2007.
L’autre moment fort de l’évolution de l’obligation remonte au mois de novembre de l'année dernière, lorsque son cours passa brusquement de 105% du nominal à 95%. C'était cette fois-ci la publication de résultats trimestriels décevants qui avait refroidi le marché. Ils faisaient état d'une forte baisse des ventes (-15,7%) et d'un chiffre d’affaires en baisse de 21,4%.
Perspective relevée chez Moody’s
Mais les investisseurs sont revenus une nouvelle fois à l'achat sur l’obligation qui se traite désormais aux alentours des 103%, avec un rendement de 8,10% qui reste magré tout pariculièrement élevé.
Dernièrement, une augmentation de capital de 200 millions de livres couplée à la volonté d’Aston Martin de développer de nouveaux modèles fut vue d’un bon œil par Moody’s. Celle-ci attribue désormais une perspective « stable » à Aston Martin contre « négative » précédemment. L’agence de notation financière a confirmé par ailleurs le rating « B3 » du constructeur automobile de luxe.