Parmi les titres de technologie les plus importants, certains ont plus souffert que d'autres lors de la récente chute des marchés, qui a débuté en octobre. C'est le cas de Apple (NASDAQ: AAPL) qui a affiché une des plus dramatiques chute, notamment dans le groupe des FAANG.
Depuis leur record atteint le 23 octobre dernier à 233,47 USD, les actions Apple ont en effet perdu plus de 29% de leur valeur, la pire performance du groupe d'entreprises technologiques extrêmement rentables incluant Amazon (NASDAQ: AMZN) (NASDAQ: GOOGL) et Facebook (NASDAQ: FB). Cette chute a également coûté à Apple son titre de société la plus valorisée au monde par la capitalisation boursière, au profit de Microsoft (NASDAQ:MSFT).
Les obstacles auxquels fait face le fabricant d’iPhone sont si importants qu’ils ne peuvent être ignorés par les analystes, dont la plupart ont révisé en baisse leurs objectifs de prix et réduit leurs prévisions de ventes pour le smartphone phare d’Apple pour l’année prochaine.
Ming-Chi Kuo, de TF International Securities, l'analyste Apple le plus suivi à Wall Street, a récemment annoncé dans une note que la demande pour les iPhones allait chuter de 20% au premier trimestre 2019 à 38-42 millions d'unités. Ses prévisions précédentes concernant les ventes d’iPhone se situaient entre 47 et 52 millions. Pour 2019, il estime que les livraisons d'iPhone vont baisser de 5 à 10% par rapport à 2018 pour atteindre une fourchette de 188 à 194 millions d'euros.
Nous pensons que la faiblesse des actions d’Apple persistera au moins pendant les deux prochains trimestres. Cet avis repose sur le fait que les consommateurs n’ont pas adopté ses nouveaux modèles d’iPhone avec autant d’enthousiasme que prévu. De plus, certains des plus grands fournisseurs d’Apple, tels que le fabricant de puces audio Cirrus Logic (NASDAQ: CRUS), Lumentum (NASDAQ: LITE), qui fournit des composants pour la technologie de reconnaissance faciale de l’iPhone et Japan Display (OTC: JPDYY), qui vend des écrans, ont chacun réduit leurs prévisions financières, ce qui confirme le ralentissement des commandes en provenance d'Apple.
La société elle-même a envoyé une puissante indication, en décidant début de novembre, qu'elle ne communiquerait plus le nombre d'unités iPhone vendues chaque trimestre.
Le Risque Chinois
Alimentant ces perspectives moroses : l’aversion générale pour le risque de la part des investisseurs. Ils vendent les titres de croissance, craignant que la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine ne freine la croissance économique mondiale et ne mette fin à la tendance haussière des marchés boursiers depuis une dizaine d'années.
Un résultat négatif des négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine serait plus dévastateur pour les actions d’Apple que pour toute autre action du groupe FAANG en raison de la forte exposition de la société au marché chinois. Un cinquième des ventes d’Apple provient en effet de l'Empire du Milieu.
La récente arrestation du directeur financier du constructeur chinois d'équipement de télécommunication Huawei Technology (SZ: 002502) à Vancouver, à la demande des autorités américaines, a ajouté un élément d'incertitude aux entreprises exposées aux consommateurs chinois. Si cette impasse diplomatique se transforme en une guerre totale entre les deux économies les plus importantes et suscite une réaction brutale des consommateurs chinois, il sera difficile pour Apple de ne pas se laisser tirer vers le bas.
Les investisseurs ont eu un aperçu de ce type de scénario la semaine dernière lorsque les actions de Canada Goose, le fabricant de vestes de luxe basé à Toronto (NYSE: GOOS), ont chuté de 24% depuis le 5 décembre après qu’un tabloïde populaire ait indiqué que le boycott de l’entreprise par les consommateurs locaux était «probable».
Soulignons que Huawei a dépassé Apple pour devenir le deuxième vendeur mondial de smartphones malgré l’interdiction américaine de vendre ses produits dans le pays, craignant que sa technologie ne soit utilisée par le gouvernement chinois pour recueillir des renseignements.
Conclusion
Il est difficile pour le moment de fixer un plancher pour les actions Apple, étant donné l'environnement actuel extrêmement négatif pour les actions technologiques. Néanmoins, les investisseurs ne doivent pas oublier qu’Apple a tout ce qu'il faut pour rebondir rapidement lorsque ces menaces macroéconomiques seront éliminées.
La société se détourne rapidement de ses activités principales (iPhone) en générant des revenus en croissance provenant de sa division de services, qui comprend l'App Store, Apple Music, le stockage iCloud et Apple Pay. Ce segment est bien parti pour générer 50 milliards de dollars de revenus d’ici 2020.
Bien que nous restions optimistes quant aux perspectives à long terme d’Apple, nous ne pourrons pas afficher un avis positif tant que nous ne disposerons pas de plus de données de la part de la société qui montrera la résilience de son modèle commercial global. Pour les investisseurs à long terme, cette faiblesse à court terme ne devrait cependant pas être une raison pour se retirer.
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